Liberté pour les manifestants interpellés à Star Academy !
par
Ce samedi 18 octobre une manifestation d’intermittents et précaires en lutte a investi le plateau de tournage de l’émission Star Academy sur TF1. Il s’agissait d’exprimer publiquement l’exigence que soit abrogé l’agrément du protocole UNÉDIC du 26 juin dernier et que s’ouvrent de réelles négociations avec l’ensemble des concernés afin que soit mise en oeuvre une réforme garantissant des droits sociaux adaptés aux salariés à l’emploi discontinu.
Lors de cette action, suite à l’intervention brutale de vigiles de la chaîne, des manifestants ont été blessés. Certains ont du être hospitalisés tandis que trois d’entre eux ont été mis en garde à vue. Un autre manifestant a été arrêté ce dimanche matin après que TF1 ait porté plainte. Ces manifestants risquent d’être mis en cause pour « dégradations  » et « violences  ». Dans ce conflit social, les Ministères de l’intérieur et de la Justice prendraient-ils ainsi le relais de la surdité obstinée de ceux de la Culture et de l’Emploi ?
Des sans papiers aux intermittents du spectacle, le groupe Bouygues et TF1 exploitent sans vergogne le travail des salariés précaires pour produire des objets et programmes à l’utilité et à la qualité douteuse. La culture marchande et stéréotypée doit elle supplanter toute diversité, marginaliser toute création ? C’est l’une des questions posée par le mouvement de lutte des intermittents contre la destruction des annexes 8 et 10 de L’UNÉDIC. De plus, sur cette chaîne davantage encore que sur d’autres, les mouvements sociaux sont en permanence soit ignorés soit décriés et combattus ; on y reste muet quant à la violence subie par une population en butte à l’explosion des inégalités sociales et à la précarisation. C’est d’avoir porté là une autre parole que ces manifestants se trouvent criminalisés. De cela aussi nous sommes profondément solidaires.
Le réseau des collectifs AC ! (Agir ensemble contre le chômage !), réuni à Créteil ces 18 et 19 octobre lors de ses assises nationales, déclare partager pleinement les objectifs poursuivis par ce mouvement et exige la libération des manifestants placés en garde à vue ainsi que l’abandon de toutes poursuites éventuelles à leur encontre.
vidéo de l’action ds intermittents...
Ces tentatives d’intimidation ne nous feront pas reculer. Nous n’avons d’ailleurs désormais plus le choix : pour des millions de chômeurs et travailleurs précaires, s’opposer à la destruction des droits sociaux existants et en conquérir de nouveaux est devenu une question de vie ou de mort. Ni la destruction des annexes VIII et X de l’UNÉDIC, ni la spoliation de centaines de milliers de chômeurs indemnisés par les ASSÉDIC prévue dans le cadre du PARE, ni la remise en cause drastique de l’Allocation Spécifique de Solidarité (ASS), ni l’instauration annoncée d’un Revenu Misérable d’Assujettissement à l’emploi précaire et sous payé ne sont acceptables.
Le 30 octobre nous nous mobiliserons, avec les intermittents et précaires en lutte et tous ceux qui refusent la précarisation, pour de nouveaux droits sociaux et l’instauration d’un revenu garanti en Europe.
Il en sera de même le 13 novembre, lors du dernier Conseil d’Administration de l’UNÉDIC cette année, chargé à la fois de planifier le basculement des intermittents vers l’annexe inique concoctée en juin dernier et l’amputation des droits de nombreux chômeurs indemnisés.
D’ores et déjà , les mouvements de chômeurs et précaires, de lutte contre le chômage, tout comme les coordinations d’intermittents qui en ont décidé ainsi lors de leur dernière coordination nationale à Marseille, appellent toutes les associations, syndicats, collectifs et personnes concernées à rejoindre le mouvement en cours.
Du 12 au 15 novembre, lors du Forum Social Européen auquel nous nous associons, nous débattrons avec l’ensemble des présents des moyens à mettre en oeuvre pour rompre cette spirale des régressions qui touchent l’immense majorité de la population.
Nous appelons également à faire barrage à l’instauration du RMA par la mobilisation, dès l’ouverture des débats parlementaires sur ce projet de loi à l’Assemblée Nationale le 18 novembre.