« Fin de droits  » : Prétexte à de nouvelles précarisations ?
A en croire le Président de la République ce lundi 25 janvier 2010, pour que « personne ne reste sur le bord du chemin », il n’y aurait d’autre solution au « problème » du sort des « fin de droits » que le développement des
« [emplois à ] temps partiels ».
Toujours donc comme seule perspective, l’extension de la précarisation.
Pourtant, ce sont plus d’un million de personnes qui en 2010 qui devrait donc, si rien ne se passe, se retrouver
majoritairement sans aucun revenu personnel, seule une minorité accédant aux misérables minima-sociaux.
Ex : RSA personne seule : 460,09 euros/mois (404,88 après abattement du forfait logement).
Et rien ne laisse supposer une prochaine diminution du chiffre du chômage si ce n’est pas la désinscription des
chômeurs non-indemnisés
Est confirmée par contre, car ce n’était pas certain, l’inscription de ce sujet à l’ordre du jour du Sommet social
convoqué par le même Président le lundi 15 février prochain.
Nous pouvons craindre que gouvernement et gestionnaire de l’assurance chômage ne soit long à s’entendre sur
la liste des mesures nécessaires.
Aussi, afin de préciser le sens de nos actions dans les prochaines semaines, nous tenons à rappeler maintenant
nos propositions.
En urgence :
Assurance chômage :
arrêt des décisions de sortie de l’assurance-chômage pour « fin de droits  » ;
abondement par l’Etat d’un fonds finançant :
- la prolongation de l’indemnisation des salarié-es au chômage jusqu’à reclassement
librement choisie ; - la distribution d’aides d’urgence.
Minima sociaux :
revalorisation du montant des différentes allocations (AER, ASS, RSA…) à hauteur du
SMIC mensuel ;
abandon de la notion de foyer fiscal et prise en compte de la situation réelle de la personne ;
abrogation de la discrimination par l’âge qui frappe les -25ans.
Dans tous les cas, les périodes de chômage doivent être prises en compte totalement dans le calcul des
droits à la retraite.
Au fond :
Le gouvernement doit convoquer une table ronde réunissant toutes les parties concernées, chargée de remettre à plat le système d’indemnisation dans son ensemble afin de garantir :
à chacun-e avec ou sans emploi, un revenu minimum personnel en aucun cas inférieur au
SMIC mensuel ;
le libre choix de son emploi et de sa formation ;
un financement du dispositif contribuant à un plus juste partage des richesses.
Ces mesures d’urgences devront être accompagnées d’autres encore, toutes aussi importantes, portant
notamment sur la prolongation de la trêve des expulsions de logement, le relèvement du plafond de la CMU,…
Nous préparons avec d’autres, les temps forts de cette mobilisation en construction.
Paris, le 29 janvier 2010