Avec la mairie de Paris, insertion rime avec répression...
par
Occupations et actions contre les assises de l’insertion à Paris...
Prochain rendez-vous mercredi 6 avril à 18 h au 23 bis rue Mathis dans le 19e, m° Crimée.
Récit d’une journée d’actions
Aujourd’hui, la Mairie de paris organisait ses assises de l’insertion ; les RMIstes qui n’étaient pas conviés aux réjouissances, avaient decidé de passer à l’action.
Neuf heures : la mairie de Paris est entourée par les flics des deux côtés : les vigiles accompagnés du directeur de cabinet de la la verdâtre Mylène Stambouli sont sur les dents : certains élus dont les têtes ne sont pas assez connues se font même bloquer.
Nous diffons nos tracts à tous ces travailleurs sociaux, institutionnels qui vont discuter toute une journée sans nous de ce qu’ils vont faire de nos vies. La plupart passent en coup de vent.
Ensuite, c’est rassemblement, prises de parole au méga : très vite les flics nous entourent de près afin que nous ne nous approchions pas trop des invités (pour les protéger de l’odeur du pauvre ou d’un bon coup de pied au cul on ne sait pas très bien ).
D’un coup c’est l’effervescence : Mr Contassot Yves, spécialiste en crottes de chiens, version vert de Nicolas le jardinier, tente de se faire discret : manque de bol, on l’a reconnu.
Interrogé sur la mise en place des contrats d’avenir et du RMA, Monsieur prétend que rien n’est décidé : bizarre, le quatre pages distribué aux assises dit le contraire... « En s’appuyant sur les emplois tremplin et les nouveaux contrats aidés de la loi de cohésion sociale (contrat d’accompagnement, contrat d’avenir, contrat de professionalisation, CIE)  ».
Mr Contassot qui se fait alors menacer de projectiles divers à la prochaine manif, boules de neiges et caillasses prend la mouche et nous indique qu’il faudra être très nombreux pour ça... A bon entendeur, salut...
Après le rassemblement, action : nous voilà encore dans un six cent mètres carrés, mobilier de créateurs, ordis derniers cris, et frigo bien rempli (notamment une liqueur de pêches de vignes, pas piquée des verts). Nous ne
sommes pas chez Mr Gaymard, mais dans une boutique de gestion qui est aussi la première couveuse d’entreprises d’insertion : il s’agit en fait d’encourager des demandeurs d’emploi à se lancer dans l’intérim du sous-pauvre. Ca s’appelle le GEAI, et c’est subventionné à mort par la
mairie et le conseil régional de gôche.
En réalité seuls trente pour cent des personnes reçues accèderont au statut envié d’exploiteur : ce qui explique peut-être qu’une seule chômeuse défendra les travailleurs sociaux : les autres écoutent attentivement le débat avec les paternalistes tenanciers du centre dont le président
bénévole de 75 ans : ainsi selon ces messieurs dames, il faut aider les RMIstes à réapprendre à se lever le matin et parfois çà met des mois...
Nous sommes là pour exiger que les « trois S  » de la mairie de Paris, Sautter, Stievenard et Stambouli nous disent enfin si oui ou merde, ils appliqueront le RMA et le contrat d’avenir.
Réponse ils ne savent pas encore, ils l’écrivent donc sans y penser dans le guide solidarité 2005, et dans le quatre pages des assises.
Finalement, la mairie et le GEAI décident donc de faire appel aux flics : la couleur de l’insertion à Paris, c’est décidément le bleu.
Comme de lâches RMIstes que nous sommes toujours prêts à gaspiller l’argent du contribuable pour rien, nous partons cinq minutes avant l’évacuation...
Leur insertion nous condamne à l’exploitation , RÉEAGISSONS !
Le contrat d’avenir sera voté en mai au conseil de Paris, c’est le moment de leur faire comprendre que personne ne décidera de notre vie à notre place.
Nos actions ne s’arrêtent pas avec les assises .
Prochain RDV de préparation mercredi dix-huit heures au vingt-trois bis rue Mathis, m° Crimée.
Des RMI de plus en plus énervés
DEUX OCCUPATIONS...
Nous, RMIstes, chômeurs, précaires, intermittents occupons aujourd’hui (jeudi 31 mars 2005), jour des assises de l’insertion auxquelles la Mairie de Paris ne nous a
pas invités à participer, le GEAI, Groupement d’entrepreneurs accompagnés individuellement, 18 Rue de Fbg du Temple à Paris.
Les entreprises d’insertion, qui elles étaient invitées en masse, sont censées faire du social, parce qu’elle font travailler des RMIstes. Ces entreprises d’insertion sont l’intérim du sous-pauvre : les RMIstes sont convoqués quelques jours à l’avance pour une ou deux journées de travail (ménage, sous-traitance d’administrations,...), ou au mieux avec des contrats précaires de type CES et autres.
Créer une entreprise d’insertion de nos jours, c’est l’assurance de bénéficier de subventions de l’Etat, de la Région et de la Ville de Paris, surtout quand l’adjoint chargé de l’économie s’appelle Christian Sautter, et qu’il est le président de France Active. Cette société gère
des garanties de crédits pour la création d’entreprises d’insertion sur toute la France.
Alors que la Mairie de Paris s’apprête à discuter des modalités d’application des contrats d’activité (35 h payées 26), nous voulons pouvoir choisir notre activité, avoir un salaire qui permette de vivre bien.
La Ville de Paris insiste sur l’insertion professionnelle, mais que fait-elle dans les domaines de la santé et du logement ? Moins de 10 % des logements sociaux construits sont accessibles à ceux qui gagnent moins que le SMIC.
Les politiques de droite comme de gauche ne décideront pas de notre vie à notre place !
Nous exigeons :
La revalorisation des minima sociaux au niveau du SMIC ;
L’extension du RMI aux moins de 25 ans ;
Un logement social pour tous ;
L’individualisation des minima sociaux.
Nous manifestons notre solidarité avec les plus précaires d’entre nous, les sans-papiers, et rappelons qu’un rendez-vous est fixé vendredi 1 avril à 15 h, place Saint-Michel, à l’occasion de la journée européenne de
mobilisation pour la liberté de circulation.
Aujourd’hui, vendredi 25 mars 2005, nous, RMIstes, précaires, chômeurs et salariés avons occupé pendant 3 heures l’agence de communication S’cape évènements, à Vincennes. Cette agence a été chargée par la Mairie de Paris de l’organisation des assises de l’insertion, qui se
tiendront à l’hôtel de Ville le 31 mars.
Nous souhaitions poser quelques questions très simples :
Combien a coà »té cette prestation, et sur quel budget ?
Sur quels critères a été choisi l’unique RMIste invité à participer ?
Pourquoi ces assises ne sont-elles pas ouvertes à tous ceux qui souhaitent y participer, les RMIstes et les associations de chômeurs n’ayant pas été invitées ?
A ces questions, ni S’cape évènements ni la Mairie de Paris n’a souhaité répondre.
Quand on sait qu’à Paris, il est presque impossible d’obtenir une aide financière d’urgence, quand on sait que les crédits pour les entreprises d’insertion (qui offrent essentiellement des contratsprécaires et des petits boulots sous-payés) ont triplé, on se demande s’il était vraiment nécessaire de payer une compagnie extérieure pour mettre des invitations dans des enveloppes. Vive le recours à la
sous-traitance ?!
S’cape évènements, qui travaille autant avec le Ministère de la Défense qu’avec la Ville de Paris ou de grandes sociétés de distribution ne nous a même pas laissé utiliser un ordinateur ou un fax ! Quand on pense que c’est avec notre argent que la Mairie de Paris les paye !!
Prochain rendez-vous contre les Assises de l’insertion : le jeudi 31 mars à 11 h devant l’Hôtel de Ville.
Soyons nombreux à refuser l’insertion de Delanoë , qui nous condamne à l’exploitation : contrats précaires des
entreprises d’insertion (une semaine en moyenne !), contrats d’avenir de 35 h payées 26... Et avec répression : convocations massives, radiations...
correspondance de Sonia.