Contre le MÉDEF, ses clones européens et planétaires
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Le MÉDEF vient achever à Lyon le 15 janvier son Tour de France. A la veille d’échéances électorales importantes en France (présidentielles et législatives) il compte bien y relancer ses propositions de « Refondation Sociale  », et accentuer encore plus l’insertion de notre pays dans la logique libérale européenne et mondiale confirmée récemment par les réunions de Bruxelles (sommet Européen) et de Doha (Sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce).
Depuis plus de 30 ans en effet, le MÉDEF (et son ancêtre le CNPF) ont transformé, avec la caution plus ou moins affirmée des gouvernements successifs, l’essentiel de nos conditions de travail et de vie :
- développement du chômage et de la précarité de masse ; mise à mal des normes légales d’organisation du travail (Code du Travail, Convention Collectives) ...
- destruction progressive de références de solidarité sociale : mise à mal de la Sécu, des Retraites et de l’Assurance Chômage solidaires ;
- marchandisation des Services Publics ...
Désormais c’est toute la société qui est appelée à vivre au rythme de la concurrence et de la marchandise généralisée, sous la houlette et pour le plus grand profit des chefs d’entreprises, des financiers, des actionnaires et de leurs alliés. La mise en place du PARE-PAP est la première étape de la réalisation de cette refondation anti-sociale. Et les échéances électorales à venir sont pour le MÉDEF l’occasion d’appeler à renforcer le mouvement : mise en concurrence des Caisses de Sécurité Sociale, renforcement du contrôle du MÉDEF sur les conditions d’emploi (et d’indemnisation du chômage), transfert accru des aides publiques vers les entreprises et les poches des actionnaires, etc.
Faire reculer la précarité, les licenciements, résister aux pressions sur les salaires, les qualifications, la formation, tenter de re-développer des liens de solidarité dans et hors du travail sont le lot quotidien des luttes nécessaire de millions de salariés, chômeurs, précaires. Nous y prenons nous aussi notre part, c’est pourquoi nous appelons nous aussi à participer à la « manifestation unitaire  » organisée le 15 janvier par la quasi-totalité des organisations syndicales.
Mais nous ne sommes pas des « partenaires sociaux  » du MÉDEF. Leur logique n’est pas la nôtre. Nous refusons la concurrence avec nos camarades d’autres ateliers, dans ou hors de nos frontières. Nous refusons que d’autres que nous s’arrogent le droit de décider à notre place quels besoins satisfaire et ce qu’il faut produire pour y répondre, quels outils utiliser, et comment les gérer. Nous refusons la logique de guerre que ceux qui s’arrogent ce droit généralisent actuellement sur toute la planète : « guerre économique  », et guerres militaires. Les intérêts que représente le MÉDEF, la société qu’il impose ne sont pas les nôtres. Ils sont nos adversaires sociaux.
De Nice à Bruxelles, de Gênes à demain Porto Alegre, toujours plus nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour faire entendre l’exigence d’un autre monde, un monde solidaire celui-là , débarrassé des volontés de puissance, de domination, de concurrence, d’affrontements et de guerres. C’est ce que nous voulons aussi rappeler au MÉDEF.