Carnet de marche des chemineux partis de Montluçon

samedi 23 avril 2005
par  le réseau d’AC !

SAMEDI 23 AVRIL

Cette vingtième étape est marquée par la traversée Sud Nord de la forêt de Fontainebleau avec ses nombreux rochers et ses sangliers entrevus dans un rayon de soleil.

Nous marchons d’un bon pas, d’abord jusqu’au carrefour de l’Epine situé sur la Nationale 7, puis jusqu’au carrefour de la Table du Roi et la Seine se trouve surprise d’être honorée d’un brin de muguet échappé de nos mains parfumées.

Le comité d’accueil et deux journalistes (Radio France Bleue et Le Parisien) nous attendent place St-Jean, àMelun, pour crier une saine colère et une indignation riche d’échos dans le centre piétonnier.

A noter la présence chaleureuse de SUD 77 qui nous prête assistance sous la forme d’une hospitalité dans une agréable gentilhommière de la banlieue Est de Melun (Vaux le Pénil).

Présences aussi de Michel Coutard et de Pierre, du Collectif AC ! Evry et d’une dizaine de Melunois pendant le barbecue de ce samedi soir bien fêté.

Les chemineux de la colère, le 23 avril 2005.


VENDREDI 22 AVRIL - le soir

Le soleil a joué sa carte maîtresse après cette gelée blanche très matinale qui nous obligea àgratter nos tentes et leurs pare-brise.

Nous avons marché le long du canal du Loing et d’un sentier de GR de Bagneaux-sur-Loing àVilliers-sous-Crez en passant par Griez-sur-Loing où nous avons partagé des raviolis et du riz au lait puis nous avons bénéficié d’un transport automobile de 4 kmS jusqu’àUry où nous sommes hébergé-e-s
confortablement dans la salle communale.

Dès notre arrivée àUry, nous avons décidé de nous porter sur le site Nina Ricci où un piquet de grève (CGT, CFDT - 10 personnes) empêche toute livraison des commandes depuis 4 semaines [1]. Ces résistant-e-s porteront, àla prochaine réunion avec la direction, les couleurs d’AC ! sous la forme d’un tee-shirt dessiné et légendé sur le thème de la précarité.

Rappelons le soutien de SUD Santé 77 aux confins de l’Aisne qui nous encourage par téléphone.
Nous n’avons garde d’oublier l’entrefilet de Charlie Hebdo de mercredi concernant notre marche ainsi que celle du Sud Ouest.
Il est aussi digne de mentionner un document sous-préfectoral du 22 avril qualifiant notre marche de « manifestation sportive  », signé par le Secrétaire
aux Affaires Sportives et àla Vidéo-Surveillance.

Demain, nous sommes attendu-e-s àMelun par un comité d’accueil conséquent auquel nous porterons le brin de muguet fleuri cueilli aujourd’hui.

Les chemineux de la colère, le 22 avril 2005, 21 h.


VENDREDI 22 AVRIL - le matin

Mercredi, avant de quitter les Montargois et Montargoises qui nous ont reçu-e-s si chaleureusement, nous avons fait un tour sur le marché : distribution de tracts, discussions, chansons. Puis, l’ANPE étant toute proche, un petit tour là-bas (suivi-e-s d’un RG de plus en plus inquiet).

Pendant qu’un groupe informait les « client-e-s  », un autre était reçu par le directeur de l’agence.
Malgré sa quarantaine, ce dernier est tout frais sorti de sa formation et c’est son premier poste. Un bon point pour lui, il a parfaitement intégré les notions de rentabilité , de mise en concurrence de l’ANPE. Il explique sans rire que « les demandeurs d’emploi sont ses clients au même titre que les entreprises cherchant de la main d’oeuvre  ».

Nous quittons Montargis dont le slogan « Avec les chemineux de la colère, battons-nous pour un monde solidaire  » nous fait chaud au coeur, mais en emmenant avec nous un Montargois et une Montargoise.
Le canal du Loing, un petit chemin nous amènent jusqu’àchâteau-Landon. Nous sommes dans la Seine et Marne et c’est Patrick, de SUD PTT 77 qui nous pilote. Nuit au gymnase, réveil avec la visite de la première adjointe...

Ce jeudi, nous marchons vers Nemours.

Notre route croise celle de Patrick Mayo, en marche, seul (mais avec un 4 x 4 et un camping car) pour le droit au travail des seniors ... Il veut rejoindre Strasbourg le 24 mai en passant par Lyon ...

Nous arrivons àNemours vers 18 h après un parcours pittoresque et varié dans la forêt.

Distribution de tracts en ville puis Patrick (notre ami de SUD PTT 77) nous emmène au camping de Bagneaux sur Loing, seul hébergement qu’il ait pu trouver dans la région.

Nemours est pourtant devenue récemment socialiste ... mais rien de libre pour des précaires malgré la marche pour l’emploi organisée officiellement samedi dernier àcause du grand nombre de fermetures d’usines dans la région.

Petite visite du maire et d’un adjoint au camping. Visite aussi de la responsable du camping réclamant les papiers de Baba, notre chien mascotte âgé de 18 ans. Devant son ton aimable, nous avons refusé toute discussion, Baba est devenu un sans papier.
Ce matin, réveil surprise : les tentes sont couvertes de givre, le fond de l’air est frais, très frais, et le sol gelé ... Tout le monde est quand même sur pieds, même Marie-Ange la Montargoise qui continue avec nous.

Les chemineux de la colère, le 22 avril 2005, 9 h.


MARDI 19 AVRIL

Aujourd’hui : journée de repos, àMontargis cela a voulu dire plein de rencontres, de discussions d’échanges.

Le matin rencontre avec des syndicalistes SUD Chimie. Leur boîte, rachetée par Aventis, applique toutes les possibilités que lui confère la loi. Ainsi le volant d¹intérimaires est en permanence de 20 %, les CDD sont très
nombreux, les nouveaux embauchés ne se voient pas appliquer la même convention que les anciens (en particulier ils font 39 h payées 35 h)...
L’échange a été très intéressant...

A midi, nous étions invités officiellement àla mairie de Chalettes (mairie communiste)... vin d’honneur, allocution... la presse était présente et làencore nous avons eu beaucoup d’échanges.

Après-midi... sieste

La soirée a été festive : autour d’une table particulièrement bien remplie, nous avons échangé avec une trentaine de montargois, expériences, chansons... la soirée nous a encore plus motivés pour continuer.

Les chemineux de la colère, le 19 avril 2005.


LUNDI 18 AVRIL

Nous étions aujourd’hui rejoints au presbytère de Nogent sur Vernisson par deux Montargois, Hélène et Daniel, qui nous ont ouvert le chemin jusqu’àleur ville. Départ àneuf heures sous un ciel très chargé. Halte àla Mairie de Saint Hilaire sur Puiseaux, où une salle nous est gracieusement ouverte par un maire agriculteur, le temps d’un repas.

Visite éclair de Malek qui revient de Troyes et partage ce déjeuner avec nous. Retour àMontluçon de Malek et de Nicole, tandis que nous reprenons la route en direction de Vimory où une conseillère municipale nous offre le
rafraîchissement. Présence spontanée de trois ouvriers de la commune qui trinquent avec nous.

Encore une heure de marche sous un ciel moins plombé et nous arrivons sur Villemandeur où un comité d’accueil composé d’une quarantaine de personnes nous attend. Présence du PCF, SUD, FSU, PS, MRAP. Défilé dans les communes de l’agglomération de Montargis àtravers les cités sociales jusqu’àla place du Patis. Dispersion de la manifestation à19 heures.

Le dîner est convivial, animé par nos chansons avec trois militants SUD, dont Serge qui nous héberge pour deux jours.

Une marche groupée, bien cadencée et les fatigues s’accumulent. Une journée de repos est vraiment bienvenue.

Sylvain retournera sur Paris le lendemain, mardi matin, après avoir fait le plein d’infos.

Les chemineux de la colère, le 18 avril 2005.


DIMANCHE 17 AVRIL

Nous avions le soleil de notre côté et l’humeur fut au beau fixe tout au long du trajet. La mort d’un hérisson, sans doute effrayé par notre marche àcadence soutenue nous a tout de même interpellé-e-s sur les limitations de
vitesse dans le gatinais.

Nicole a ressenti la douleur d’une tendinite à1 km de l’arrivée. Le secours est venu sous la double forme d’un couple de nogentais sur Vernisson, membre du réseau ATTAC qui nous ouvrit le presbytère.

Avec un couple de retraité de la CGT, nous nous sommes ennivré-e-s de la beauté d’un lac et de la luxuriance d’un jardin d’arbres unique en europe : l’arboretum des Barres.

La soirée s’est organisée autour d’un potage cresson, d’un pâté de pommes de terre et de quelques radis offerts par l’AMAP locale (Association de Maintien d’une Agriculture Paysanne de proximité).

A signaler : l’arrivée parmi nous d’un militant de Paris, cherché àla gare, prélude àun défilé dans la ville.

Les chemineux de la colère, le 17 avril 2005.


SAMEDI 16 AVRIL

Nous avons aujourd’hui 16 avril traversé la Loire àGien sous une pluie continue. Nous avions rendez-vous à15 h sur le pont enjambant les eaux glauques de ce fleuve qui marque la deuxième moitié de notre marche sur Paris.

Ce matin, nous nous sommes posté-e-s sur le marché hebdomadaire où nous avons procédé àune distribution de tracts et àune petite vente de « pieds  ».
On y a rencontré deux jeunes et trois sympathisants qui nous ont félicité de secouer la torpeur des génoises et des génois.

Après avoir pique-niqué plein vent sous un pont de la Loire, nous avons rencontré deux journalistes qui nous ont mitraillés de questions et de photos.

Et puis, avec une dizaine de camarades d’ATTAC 45 et du PCF, nous avons turbuler dans un centre ville apathique jusqu’ànous retrouver au seul lieu vivant, un super marché (!), àla sortie de Gien.

Les camarades du PCF nous ont reçu-e-s pour un pot de l’amitié àl’antenne locale.
Ils nous ont piloté-e-s jusqu’au centre d’hébergement que la Mairie de Gien met ànotre disposition pour la nuit.

Le moral est bon : Un marcheur venu de Douarnenez (Finistère) nous rejoint ce soir. Un autre venant de Paris est attendu pour demain.

Les chemineux de la colère, Gien le 16 avril 2005, 19 h 12.


JEUDI 14 AVRIL

Départ de la salle de la chapelle d’Angillon vers « notre  » voie ferrée désaffectée. Arrêt casse-croà»te àEnnordros où un Montluçonnais d’AC ! est venu manger avec nous. En arrivant près d’Aubigny sur Nerdre... surprise ... la SNCF nous a rattrapé-e-s : la voie ferrée n’est officiellement plus désaffectée et donc interdite au public.

Les marcheurs ont donc changé d’itinéraire, pour prendre la route et rejoindre notre lieu d’hébergement.
8 C’était une petite maison au toit de chaume dans un grand jardin avec des roulottes et des caravanes où nous avons pu nous loger soit en tente, soit en dur.

Après une nuit sous la pluie, nous sommes reparti-e-s en compagnie de notre hôtesse et de son fils (7 ans) pour les 14 kms jusqu’àArgent sur Sauldre. Là, le maire a mis ànotre disposition le préau de l’école pour que nous puissions manger àl’abri.

De nouveau, petites routes et chemins nous emmènent en deux équipes au petit village des Régents.
8 Tout le village nous accueille avec des bouteilles, des plats faits par chacun. Même le cidre de Bernard qu’il fabrique en famille. Dominique nous a ouvert chaleureusement sa belle maison où tout le monde a sa chambre, au chaud.

Jean-François, un Montluçonnais, marcheur depuis le 2 avril, nous a quitté pour une semaine, mais nous rejoindra plus tard sur la route.

Brigitte, une habitante des Régents nous emmènera demain sur le marché de Gien pour y vendre nos pieds.

Maintenant, à21 heures, après 25 kms tous les marcheurs dorment.

Les chemineux de la colère, le 15 avril 2005, 22 h 24.


MERCREDI 13 AVRIL

Après un dimanche de repos àBourges dans un appartement mis ànotre disposition par EMMETROP (association culturelle), nous sommes reparti-e-s sur les routes. En fait, pas tellement sur les routes, car, depuis trois
jours, nous suivons une ancienne voie de chemin de fer, désaffectée et transformée en chemin de randonnée.

Premier arrêt : FUSSY où la municipalité a mis ànotre disposition un préfafriqué.
8 Deuxième arrêt : Menetou-Saalon dans l’ancienne gare où un artisan menuisier et sa femme (d’ATTAC 18) nous ont accueilli-e-s très chaleureusement.
Troisième arrêt : La chapelle d’Angillon, dans une salle municipale prétée par la Mairie.

Notre trajet nous montre une France rurale où la vie semble tourner au ralenti. Même les vaches ne voient plus passer les trains.

Ce matin, nous avons surpris les chalands du marché d’Henrichemont en distribuant des tracts. Le public était assez âgé et n’a pas semblé très ouvert ànos préoccupations... Ça ne fait rien, nous recommençerons
ailleurs...
Nous avons bien l’intention de continuer notre « transport gratuit  », nos pieds sont la locomotive, la SNCF est pour le moment tolérante !

Les chemineux de la colère, le 13 avril 2005.
Pour joindre Les Chemineux de la colère : 06.70.80.91.59

Itinéraire des Chemineux de la colère

- Jeudi 14 avril : La Chapelle d’Angillon - Aubigny sur Nère
- Vendredi 15 avril : Aubigny sur Nère - Les Régents
- Samedi 16 avril : Les Régents - Gien
- Dimanche 17 avril : Gien - Nogent sur Vernisson
- Lundi 18 avril : Nogent sur Vernisson - Montargis
- Mardi 19 avril : Montargis
- Mercredi 20 avril : Montargis - Château-Landon
- Jeudi 21 avril : Château-Landon - Nemours
- Vendredi 22 avril : Nemours - Fontainebleau
- Samedi 23 avril : Fontainebleau - Melun
- Dimanche 24 avril : Melun - Villescresnes ? [2]
- Lundi 25 avril : Villescresnes ? - Champigny ?


SAMEDI 9 AVRIL

Nous avons été logés la nuit précédente chez Gael, dans son atelier de menuserie/sculpteur sur bois. Il essaye de s’établir comme artisan, mais il rencontre plein de problèmes administratifs (il vit donc encore une autre
forme de précarité). Ainsi, le discours de Raffarin : « Créez votre entreprise pour 1 €uro  » est plutôt du domaine du fantasme. En plus de nous héberger, il nous a préparé un repas constitué de galettes de pommes de terre rapées, avec des oeufs, des lardons etc...(typiquement auvergnat, car
il vient de chez nous).

Lui et sa chienne (Kouma) nous ont vraiment accueilli très chaleureusement, bien que la température dans l’atelier n’était pas àla même hauteur de générosité. Il y faisait plutôt frisquet, c’est pourquoi, nous nous sommes
réveillé-e-s tôt pour faire l’étape vers Bourges. Avec un vent glacial du nord en face, nous avons un peu foncé (pour nous réchauffer). Nous avons donc fait les 23 kms qui nous séparaient de Bourges avec 3 heures d’avance sur l’horaire prévu.

A Bourges, nous avons dà» malheureusement nous séparer de notre camarade Mohamed (Momo pour les intimes) qui a de sérieux problèmes de poumons. Nous l’avons mis dans le train de Montluçon pour se faire soigner. Il nous
rejoindra peut-être plus loin sur la route et nous allons lui écrire régulièrement pour le tenir au courant.

A Bourges, nous sommes logé-e-s dans un appartement du EMMETTTROP, « une friche culturelle  ». C’est un appartement qui est utilisé normalement pour les artistes de passage (c’est très, très confortable). La nourriture nous est
fournie par ATTAC 18.

Un concert du groupe punk les Tazons était organisé le soir en notre honneur. Bien qu’il n’y avait pas un public très important, nous nous sommes bien amusé-e-s et nous avons bien vendu nos pieds et quelques autres collations. Nous avons fait trois interventions pendant le concert dont une accompagnée par les musiciens... une sorte d’improvisation... Dimanche, tous les marcheurs ont quartier libre... et nous reprendrons la route lundi matin.

Les marcheurs de Montluçon, dimanche 10 avril 2005, 12 h 21.


VENDREDI 8 AVRIL

Ce matin nous sommes partis à9 h vers Levet. La dernière étape avant Bourges. Une étape de 19 kms que les marcheurs ont quasi tous physiquement parcouru. Décidément, nous commençons àavoir les jambes en forme, malgré le fait que le temps soit particulièrement exécrable du fait de la pluie qui n’en finit plus de tomber (mais nous nous adaptons).

Malgré quelques petits problèmes dans le groupe que nous avons résolu durant l’assamblée générale du soir, le moral reste au beau fixe.

Ce soir, nous dormons àLevet, grâce àDine de Bourges qui commence àêtre notre DGIN (explication, voir Charles), car il a réussi ànouveau la prouesse de nous trouver un
hébergement. Donc, ce soir, nous dormons dans l’atelier de menuserie de Gael, un menuisier sculpteur, copain d’une copine du copain. A l’heure qu’il est, nous nous installons pour prendre un repos bien mérité, afin de repartir en pleine forme vers Bourges, où nous serons acueillis pendant deux jours avec un concert qui est organisé en autre honneur. Trois marcheurs sont partis sur Bourges en voiture afin de prévenir les Béruriers qu’un concert de soutien avait lieu demain à20 h 30 àEmmetrop.

Nous rappelons que la marche des « Chemineux de la colère  » est régulèrement suivie par RMB (Radio Montluçon Bourbonnais).
Solidairement avec toutes les autres marches....

Les « Chemineux de la colère  » de Montluçon le 8 avril 2005, 22 h 09.


JEUDI 7 AVRIL

Cette nuit, on a pété dans la soie, avec des lits individuels pour tout le monde, dans un gîte super, géré par un couple d’éleveurs de moutons de la Confédération Paysanne.

Ce matin, nous avons décidé de partir sur Dun sur Auron, lieu où nous n’avions pas d’accueil prévu non plus. Maillet nous éloignait légèrement de notre route directe.

Nous avons néamoins décidé de repartir de Maillet pour rejoindre Dun sur Auron, une étape impossible, puisqu’elle fait près de 40 kms.

Nous avons donc décidé de nous diviser en deux groupes : les très bons marcheurs d’une part et les autres d’autre part. Les plus courageux d’entre nous ont fait aujourd’hui un parcours de 25 kms àpieds. D’autres ont fait àpeu près 15 kms et quelque uns ont fait 5 à6 kms. Mais tout le monde a marché. Bref, tout le monde est arrivé àbon port, grâce aux véhicules d’accompagnement conduits par Jean Luc et Sylvie.

De nouveau, grâce au camarade Din de Bourges, qui avait un contact àDun sur Auron, la Mairie met ànotre disposition une annexe, flambant neuve, du stade sportif.

Pour l’instant nous préparons notre popote et nous prenons nos douches que la mairie a également ouvertes pour nous. Ce soir au menu, riz pilaf, steak hachés et pour les végétariens tomates provençales. On a eu un peu de pluie,
mais nous conservons le moral et nous nous préparons pour une étape d’une quinzaine de kms demain.

Les chemineux de la colère
Don sur Auron le 7 avril 2005 - 19 H 04.


MERCREDI 6 AVRIL

Aujourd’hui, nous sommes parti-e-s pour une nouvelle étape vers St Amand Montrond. A mi-chemin, nous avons pique niqué, puis nous avons affiché et distribué nos tracts tout au long du parcours AGR qui suit principalement le
canal du Berry. Théoriquement, nous devions être accueillis par des camarades d’ATTAC qui nous ont fait malheureusement faux bond. Nous avons fait une intervention sur la Place principale (distribution de tracts et vente de pieds).

Nous avons été très bien accueillis, un des passants nous a
même donné 50 €uros pour continuer notre marche. Nous nous sommes ensuite dirigés vers la Mairie pour demander un accueil. Le responsable des affaires générales (selon nous la concierge du coin) nous a dirigé vers le camping
municipal où nous avons également essuyé un refus.

Heureusement, après quelques coups de téléphone, un camarade de la Confédération Paysanne nous a proposé
gracieusement son gîte pour y passer la nuit. Cela signifie un saut de puce de plus en voiture, mais comme il pleut, cela ne nous gène pas trop.

Les marcheurs de Montluçon.
Saint Amand Monrond le 6 avril 2005.


MARDI 5 AVRIL

Bien que nous ayons eu encore une belle journée ensoleillée et que nous avons pu préparer notre repas en toute tranquillité au camping d’Urçay, malheureusement, après le repas une pluie diluvienne s’est abattue sur nos pauvres petites tentes. Du coup, le lendemain, quelques uns d’entre nous étaient un peu démoralisés. Heureusement, le copain de la Confédération Paysanne nous a rejoint le matin et nous a offert quelques bouteilles de vin, ce qui nous a remonté le moral... Après réflexion nous avons décidé de laisser sur place nos tentes un peu mouillées et nous avons repris la route en direction d’Ainey le Veil. A cette étape, aucun accueil n’était prévu, mais grâce àl’initiative du camarade Din de Bourges, nous avons pu convaincre le Maire
d’Ainay de mettre ànotre disposition la salle des fêtes (ancienne brasserie). Nous y avons passé un après midi (cette étape était courte) et une nuit très confortables.

Nous avons pu nous consacrer àl’élaboration d’un vrai repas, àquelques jeux de société et àune discussion plus
approfondie sur la signification de la marche.

Les marcheurs de Montluçon.
Ainay le Viel le 5 avril 2005.


LUNDI 4 AVRIL

Nous sommes partis ce matin de Vallon en Sully où une camarade des intermittents nous a rejoint pour une journée de marche. Une forme de solidarité que nous apprécions particulièrement.

Bien que le parcours ait été particulièrement court (une douzaine de kms), nous avons pu faire quelques rencontres sur la route et nous avons pu tester la capacité de résistance des marcheurs. C’est vrai que nous en sommes ànotre troisième journée de marche et que beaucoup d’entre nous n’ont pas ou plus l’habitude de marcher. On a quelques petits problèmes de bobos (ampoules et fatigue musculaire) mais, heureusement nous faisons face àtous ces petits problèmes et nous nous débrouillons.

Malgré tout ça, tout le monde est arrivé àbon port (Urçay) où on est logé sur le terrain municipal qui jouxte le camping avec possibilité d’utiliser les infrastructures communale. Nous avons été acceuillis par le maire d’Urçay, ainsi que par 4-5 camarades de la Confédération Paysanne qui avaient organisé cet accueil. Il y avait aussi sur place un journaliste travaillant pour la Montagne et l’Echo du Berry. Ce dernier nous a promis de passer l’article dans les jours qui suivent et de nous le faire parvenir au local. Ce soir, nous avons été rejoints par des militants du comité chômeurs rebelles de la CGT de Montluçon qui en guise de solidarité avec la marche nous ont apporté des produits frais (fruits, légumes). La soirée s’est terminée tous ensemble autour de la même table.

Urcay, le lundi 4 avril 2005, 19 h 28.


DIMANCHE 2 AVRIL

Hier, samedi, la nuit s’est passé, pour la plupart d’entre nous, entre vaches et chèvres, dans une grange, dans le foin !!! Quelques autres avaient monté leurs tentes dans le pré voisin et la nuit a été très calme.

Ce matin départ vers 10 heures, petite route jusqu’au Canal du Berry àNassigny. Arrêt, casse-croà»te et répétition de chansons et poémes. Nous étions àl’entrée du golfe et nous avons vendu quelques « pieds  » aux golfeurs (mais les golfeurs ne sont pas apparemment des supporters. Puis « balade  » le long du canal jusqu’au camping de Vallon en Sully. Arrivés tôt, le temps a passé àramasser des pissenlits, àflâner en attendant monsieur le maire qui doit nous accueillir à17 heures. Dernière nouvelle : le maire de Vallon en sully ne s’est finalement pas déplacé. L’eau a été branchée, mais pas l’électricité. Les toilettes du camping n’ont pas étées ouvertes. Pour être sur que les chômeurs se cassent le lendemain, mieux vaut prévoir àminima.

Nous avons eu un contact téléphonique avec les marcheurs du Sud Ouest. Ils ont passé une nuit sous la tente, sur la plage de Tarnos, au pied des Pyrénnées. Pendant la matinée, ils ont profité de la brocante qui avait lieu dans le village pour vendre leurs pieds et le journal avant de reprendre la route l’après-midi.

correspondance de Montluçon.


VENDREDI 1er AVRIL

Ca y est, on est lancé.

Aujourd’hui, 1er avril, nous avons fait notre « faux départ  ».

Installés sur la place centrale de la ville, dès midi, nous avons offert le pot du départ aux passants.
Curieux, étonnés, intêressés, ils ont été nombreux àvenir se renseigner, mettre un petit mot sur notre « grand livre de la marche  », donner un « petit sou  ».... promettre qu’ils seraient làdemain pour le vrai départ.

Un casse croà»te a réuni tout le monde autour de la table, puis, en guise de café, les intermittents qui étaient présents ont harangué les passants et offert le mégaphone pour une tranche de parole libre...

L’endroit où nous étions est frappé par un arrêté municipal interdisant la mendicité, les bivouacs... les « braves  » policiers municipaux, sur leurs beaux vélos, sont passés plusieurs fois... mais en tournant chaque fois la tête pour être bien surs de ne pas nous voir ! ! !

Un cortège s’est alors formé pour rejoindre la gare. Intermède avec les responsables de la SNCF qui ne supportaient pas que notre table soit sur leur « espace privé  ». Ils ont assez vite renoncé ànous rendre raisonnables et nous avons continuer tranquillement àvendre nos pieds.

La nuit venue, un barbecue a réuni les marcheurs et leurs amis dans le jardin du local... nous avons refait le monde et nous sommes prêts demain àprendre la route. Première halte prévue : Maillet, petit village bourbonnais où un paysan de la Confédération Paysanne nous accueille chez lui.

A demain... si la technique arrive àsuivre.

Sylvie


[1La boîte étant délocalisée en Espagne, les grévistes, qui ont déjàobtenu une indemnité de 1 000 €uros par année d’ancienneté, négocient le meilleur plan social possible.

[2Depuis Melun, l’itinéraire est fonction des possibilités d’hébergement des militant-e-s et sympathisant-e-s de la région Ile de France.


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