Occupation de l’AFPOLS, organisme de formation des entreprises sociales de l’habitat par des mal-logés/pas logés

Ile de France
lundi 31 janvier 2005
par  le réseau d’AC !

Aujourd’hui 31 janvier 2005, nous, collectif mal-logés en colère, occupons àune trentaine les locaux de l’AFPOLS, organisme de formation des entreprises sociales de l’habitat, avenue Jean Lolive àPantin, où se tient actuellement le 1er cycle de l’école de rénovation
urbaine, intitulé « La Ville en jeu  ». Cette école de rénovation urbaine est pilotée par l’ANRU, Agence de rénovation urbaine, qui gère tous les crédits des programmes de démolition / reconstruction, que nous avions déjàoccupée.

Pour nous, SDF, squatteurs, hébergés en hôtel, locataires de logements insalubres ou trop petits, familles ou célibataires, la rénovation urbaine n’est pas un jeu !

Ces dizaines de milliers de logements promis àla démolition sont souvent en très bon état. Ces ghettos que l’on veut casser, ceux qui y vivent ne souhaitent pas forcément les quitter. Dans de nombreuses cités, des collectifs d’habitants refusent les démolitions.

D’autant plus que l’on reconstruit moins de logements que ceux qui sont détruits, et que ces logements neufs sont rarement accessibles aux plus pauvres. Quant aux locataires, on les relègue encore un peu plus loin en banlieue.

Nous exigeons :

- Un logement pour tous, avec ou sans-papiers,
- L’arrêt des démolitions tant qu’il y aura des mal-logés,
- La construction massive de PLAI [1].


Petits commentaires de Nadia qui a participé àl’action :

Nous sommes une petite trentaine mal-logés, sans-logis et soutiens àfaire irruption ce lundi après midi àl’école de rénovation urbaine.

le cours programmé ce jour-làs’appelle la ville en jeu : notre première surprise en entrant dans la salle, c’est un immense plateau au milieu de la pièce, qui ressemble àun monopoly avec des petits immeubles de toutes les couleurs, un gros dé et des cartes « action  », « action  » possible...

Autour du jeu, des cadres HLM de toute la france et des jeunes destinées àle devenir.

L’école est co-gérée par l’agence nationale de rénovation urbaine (occupée par notre collectif il y a quelques mois), l’union sociale de l’habitat, et le ministère du logement. Les formations de 48 h coutent 2 000 €uros par personne ; les repas sont offerts aux cadres, d’ailleurs àl’entrée une liste de restaurants du coin et pas les moins chers.

Le formateur, un privé, le prend de haut « nous allons prendre un quart d’heure pour vous expliquer ce qu’on fait et le cas échéant vous écouter  ».

Finalement la discussion va durer, fort instructive en tout cas pour nous, et peut-être pour quelques un des cadres les moins formatés.

Quelques perles :

- ... « les démolitions de logement et le nombre de mal-logés sont deux problèmes qui n’ont rien àvoir  »...

- ... « si nous mettons des portes anti-squatts, c’est pour empêcher les jeunes voyous de mettre le feu aux appartements vides promis àla démolition  »...

Sur la mixité sociale :

- ... « vous dites que vous ne voulez pas habiter dans un quartier riche , c’est un discours raciste  »...

Quant ànous nous essayons de leur parler des collectifs anti-démolition, de la destruction du parc de logement sociaux légitimé par les discours sur les ghettos de pauvres àdémolir. Bien sà»r ça passe mieux avec les
jeunes en formation qu’avec ceux déjàen poste.

Finalement leur plus grande surprise sera le résultat de notre occupation : alors que depuis le début la plupart nous expliquent gentiment qu’on s’est trompé d’endroit, que le ministère s’en fout, nous sortirons avec un rendez-vous avec le cabinet Daubresse et la préfecture de Paris. Pas
grand-chose évidemment, mais un résultat acceptable pour une occupation qui n’aura duré que quelques heures.


[1PLAI : Programme locatif aidé d’Intégration


Brèves

25 septembre 2023 - Brève - Immigration

Les propos du pape sur l’immigration sont d’une tonalité qui demande plus que de la considération. (...)

25 mai 2023 - Où est la violence ?

Le chef de l’État, fidèle à sa sémantique particulière, invoque le terme "d’incivilisation" de la (...)

16 mai 2023 - 200 milliards d’euros d’aide aux entreprises...

200 milliards d’euros d’aide aux entreprises dixit Sophie Binet (CGT) sur RTL ce jour. Macron (...)