Une journée de jeux sans frontières pour le revenu et contre la précarité
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A Naples, Milan, Rome, Bologne, Venise, Trente, Padoue, Bari, Palerme, Salerne, Macerata, etc. des journées d’actions communes en série ont eu lieu pour revendiquer le droit à un revenu garanti, au logement, l’accès aux savoirs et aux médias, aux transports. Pour hurler notre refus à la
précarité de la vie et des espaces dans lesquels on vit.
Saint Précaire, protecteur de tous les travailleurs
flexibles-atipyques-précaires-cognitifs-intermittents, a fait son apparition dans les supermarchés, librairies et centres commerciaux, sur les bus et dans les universités, partout où il a été invoqué.
Le 27 octobre, à Ipercoop (grande surface), précaires et sans emploi de Naples et Acerra ont fait leurs courses avec une remise du 50 % pour dire Stop à l’augmentation des prix et à la précarité. Entre temps, à Rome, des précaires et dévots du P2P, ont distribué gratuitement du matériel
protégé par le copyright, pour libérer les savoirs et pour une ré-appropriation de la culture et de la connaissance.
Le 30 et 31 octobre, Halloween du Saint Précaire, ont été inaugurés les guichets bio-syndicaux de Saint Précaire pour la tutelle et l’auto-défense collective de tous les précaires et cognitaires esclaves de l’économie néo-libérale.
Le 6 novembre, après deux semaines d’agitation, les précaires de partout en Italie, se donnent rendez-vous à Rome pour une journée d’actions de ré-appropriation et d’auto-réduction, pour le droit au revenu garanti et
au logement, pour l’accès aux services, aux savoirs et aux transports, contre la précarité.
Une précarité généralisée, qui occupe tous les espaces de la vie, de production et de reproduction de la vie, dans lesquels de nouvelles formes d’organisation et de communication de luttes deviennent essentielles, au delà des limites de la dimension travail. Des nouvelles formes de lutte qui développent des processus de rupture et de
discontinuité avec la précarité à partir de la réappropriation d’un lieu de vie (habitation), des transports, de l’information/formation et de la
communication.
Cette journée de mobilisation nationale pour le revenu garanti va démarrer avec des actions pour garantir les droits à la mobilité et la gratuité des transports dans les différentes gares d’Italie où des trains autogérés vont partir de Palerme, Milan, Gênes, Bologne, Naples, Venise, etc. pour rejoindre la ville de Rome.
A partir du matin du 6 novembre, la Grande Alliance Précaire (GAP) proclame une journée de réduction du 70% du « panier précaire  » dans toutes les grandes surfaces commerciales de la ville pour indemniser la vie chère et la vertigineuse augmentation des prix, afin d’expérimenter des formes de revenu indirect et de réappropriation des biens.
Ce « panier précaire  » - comme l’indique l’ISTAT (Institut central de Statistique italien) - c’est une liste transversale de produits, des savoirs aux saveurs : alimentation, produits cosmétiques et pour le bien
être du corps, des produits pour satisfaire la soif de connaissance (caméras vidéo, matériel informatique), des marchandises à réclamer parce que nous sommes précaires et producteurs de la richesse de ces mêmes chaînes commerciales. Notre propre commission d’enquête effectuera
un repérage dans plusieurs magasins des centres commerciaux pour vérifier si la réduction est réellement appliquée.
Il y aura des actions de réappropriation des espaces publicitaires à l’intérieur des centres commerciaux inspectés avec des apéros ludiques, performances et match de foot.
Le samedi après-midi, shopping sauvage : moment de la semaine où un grand nombre de personnes est obligé de travailler avec un statut précaire, nous frapperons l’image et les bénéfices des entreprises commerciales dans les grandes surfaces avec des piquets, notre créativité, des
auto-réductions et des ré-appropriations.
Dans un contexte dans lequel la production devint langage, chacun devient immédiatement producteur social, chacun produit de la valeur.
Nous produisons de la valeur lorsqu’on crée des langages innovateurs que la pub nous vole de façon systématique en exploitant le patrimoine de la rue, nous produisons de la valeurs quand nous utilisons des marchandises qui sont valorisées par nos pratiques, lorsque par exemple on s’habille avec des vêtements qui affichent des marques des multinationales, on produit de la valeur quand on consomme et on choisit un produit orientés par une campagne publicitaire, pour cela il faut nous donner une rétribution.
Nous traverserons la ville avec une street parade « Reclaim the money, reclaim the media  » en distribuant des CD piratés et des films actuellement dans les salles en première vision, et avec des actions qui donneront une dimension publique à l’acquisition du savoir, Ã
l’information et aux produits protégés par la propriété intellectuelle.
Une street parade pour RÉCLAMER LE REVENU pour tous, sans contreparties, libre des contraintes du travail, qui reconnaisse le caractère productif de la vie sociale dans son ensemble.
Un revenu pour libérer l’autonomie du temps de vie, pour rendre la flexible une choix libre et non pas du chantage.
Une street parade pour RÉCLAMER LES MÉDIA, pour la libre circulation de l’information et pour l’autogestion de la communication, contre la guerre à l’information sur le Net, pour stopper l’offensive contre les média libres, Indymedia et les pratiques de partage de fichiers, des luttes et des savoirs.
Un revenu pour tous pour communiquer liberté, besoins et désirs.
Cette journée de mobilisation du précariat social sera l’expression des conflits et des agitations précaires dans toute l’Italie, des précaires qui partagent des luttes et inventent des formes d’organisation et de coopération : des travailleurs et travailleuses des coopératives sociales, des centres d’appel, des chaînes commerciales, des transports, des chercheurs et chercheuses, étudiant(e)s, de tous/toutes ceux/celles qui occupent des logements, des migrants.
Rome, 6 novembre :
12 h 00 - SAVOIRS ET SAVEURS : SHOP SURFING
16 h 00 - STREET PARADE : RECLAIM THE MONEY, RECLAIM THE MEDIA
REVENU POUR TOUS, GUERRE POUR PERSONNE
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