Semaine d’actions des sans-papiers et réfugiés à Strasbourg - rectificatifs
par
Manifestation des trois frontières pour la liberté de manifester, la liberté de circulation et d’installation, samedi 30 octobre 2004, 11h30 Kehl, devant la gare !!!
Venez nombreux, c’est important !!!
A la suite de l’interdiction de manifester à Strasbourg, toutes les autres initiatives sont annulées !
Quelques nouvelles de la situation après les événements des derniers jours.
Après différentes rencontres, nous ne pouvons que constater qu’aucune des manifestations prévues à Strasbourg ne peut avoir lieu. L’université ne laisse plus à notre disposition les locaux prévus et tout rassemblement est interdit.
Ainsi les conditions pour des discussions et de meilleurs contacts avec les migrants, les réfugiés et sans-papiers ne sont, de manière réaliste, pas réunies à Strasbourg. Tout aussi déterminant est le plan Vigipirate, plan policier contre le terrorisme. Actuellement Strasbourg est sous surveillance policière massive, à chaque croisement se trouve la police.
Pour le samedi 23/10, c’est un dispositif policier répressif massif qui avait été mis en place.
Contre cette interdiction qui nous touche durement, nous réclamons de la ville de Strasbourg qu’elle lève son interdiction et qu’elle mette à notre disposition des locaux en réparation du dommage subi. Ces locaux pourraient
accueillir notre exposition. : « Chaque être humain a le droit d’avoir des droits  ».
Nous ne nous satisfaisons pas de cette situation. C’est pourquoi nous appelons à une campagne internationale pour lever l’interdiction de la manifestation du 30 octobre. Comme il apparaît qu’aucune possibilité juridique rapide n’est envisageable pour éviter cette décision, nous nous
plaçons maintenant sur le terrain politique. Ce qui ne signifie pas que nous ne poserons pas de recours.
Nous voulons essayer avec votre aide et participation de mettre en place une deuxième manifestation autorisée le 30 octobre 2004, avec pour motif principal l’appel à la défense du droit à manifester. On ne peut accepter
cette interdiction.
Nous recherchons des personnes de la vie politique et culturelle pour nous soutenir : artistes, politiques, parlementaires européens, scientifiques, sportifs, qui se porteraient volontaires pour demander l’autorisation d’une
manifestation le 30 octobre 2004. Ils défendraient ainsi le droit constitutionnel et garanti de la liberté de manifester.
En plus de cela, nous appelons chacun de vous à écrire à la préfecture et à manifester votre mécontentement contre cette interdiction.
Préfecture de la Région Alsace
Préfecture du Bas-Rhin
5 place de la République
67073 STRASBOURG CEDEX
mail.
De la même façon, nous vous demandons d’informer le plus possible les médias (journaux d’adhérents, programmes, pages internet, etc.) de cet incroyable et scandaleux procédé.
Merci à tous et à samedi 30 octobre 2004 à Kehl, 11 h 30 devant la gare.
Le collectif des 3 frontières.
En Allemagne, entre 1,2 et 1,8 million de personnes, selon les données officielles, vivent sans titre de séjour valable. Ces personnes vivent en dessous du revenu minimum d’existence, en dehors du monde visible. Ainsi, ils n’ont aucun droit et doivent craindre d’être repéré lors de chaque contact social. L’emploi des sans-papiers en Allemagne est une politique froidement envisagée, car avec les sans-droits les plus grands profits sont permis.
Depuis longtemps déjà , des parties illégales du marché du travail se sont constituées dans certaines branches de l’économie. Un grand besoin de main d’oeuvre bon marché existe. C’est ainsi que de nombreux sans-papiers travaillent, au côté de salariés légaux, dans le bâtiment et les activités qui lui sont liées, l’agriculture et la sylviculture, l’entretien des bâtiments et des industries, l’hôtellerie, l’industrie du sexe, etc. N’oublions pas les milliers d’entre eux, personnel de maison, femmes de ménage. Depuis longtemps une large solidarité avec les sans-papiers est réclamée, parce qu’il n’est pas possible qu’une grande partie des salariés subisse de telles conditions d’exploitation, sans pouvoir se défendre. Nous réclamons la régularisation, cela implique des papiers pour tous les sans-papiers en Allemagne.
C’est la précarité des conditions de vie des sans-papiers qui rend les réseaux sociaux importants. Les soutiens sociaux peuvent offrir le minimum pour les soins médicaux, l’accès des enfants à l’école, permettre la consultation des syndicats pour les questions de droit du travail, organiser l’approvisionnement des choses les plus nécessaires, offrir des cours de langue, etc. Les réseaux sociaux auto-organisés sont des avancées hors de l’exclusion, un signe clair de solidarité tout en permettant une stabilisation du séjour des personnes touchées.
Seule une partie des sans-papiers sont des réfugiés. Ils ne sont pas reconnus en tant que tel à cause d’une politique restrictive d’asile. Leur vie dans l’« illégalité  » est d’autant plus difficile que l’option du retour représente un danger pour leur propre vie. Lors des 20 dernières années, de plus en plus de droits politiques, sociaux, économiques et culturels ont été supprimés : à travers les changements constitutionnels, les lois et décrets, avec pour principe « d’empêcher les abus.  » Le résultat de cette politique est l’absence de droits pour les réfugiés, à travers un système rigide de cantonnement, les expulsions, le refus d’un séjour légal, des contrôles en augmentation et l’exploitation sur le marché du travail. Seulement peu de demandes sont accordées. Ainsi est produite la mise en illégalité.
La nouvelle loi sur l’immigration aussi prévoit d’autres durcissements : la mise en place des fameux « centres de sortie  » au sein desquels les personnes devront supporter patiemment les inspections des chambres et les interrogatoires. Le but affiché de l’Etat est le « retour libre  » des réfugiés, pratiquement de plus en plus seront contraints à l’illégalité.
En Europe, des règles, des lois discriminantes et des dispositions à l’encontre des migrants ont pu être décidés. La politique dominante a réussi à dénier les situations mondiales réelles, les réfugiés ne sont plus représentés comme victimes mais comme coupables et concurrents. Ceci est une politique ouvertement raciste et criminalisent les concernés. Le plus flagrant dans la vie quotidienne est l’atteinte portée à la dignité humaine.
Nous appelons, de la région des 3 frontières, à l’engagement pour l’égalité des droits pour tous, contre un monde de discriminations injuste et à substituer des actes de solidarité à l’individualisme.
Les structures et évolutions politiques en Europe nous ont montré que nos revendications doivent être portées ensemble à l’échelon international.
Pour cette raison nous soutenons les revendications de l’appel du collectif des 3 frontières et appelons à une participation active aux manifestations, actions et initiatives du 23 au 31 octobre 2004 à Strasbourg.
SAGA - Collectif d’action contre les expulsions (Fribourg et alentours).
Source : Pajol.