L’IA volera-t-elle nos emplois ?

jeudi 6 juillet 2023
par  Alain Véronèse

« L’intelligence artificielle (IA) qui affiche des progrès spectaculaires va-t-elle se substituer à l’homme ? […].

Le rapport « The potentially Large Effects of Artificial Intelligence on Economic Growth » de Goldman Sachs paru le 26 mars 2023 annonce jusqu’à 300 millions d’emplois potentiellement détruits par l’IA, qui pourrait remplacer jusqu’au quart des tâches de travail effectuées par les humains.

[…].

Le développement de l’IA ouvre donc un futur aux traits singuliers : moins d’emplois, moins de travail humain, mais davantage de richesse.

De quoi imaginer un avenir où le temps libre ne serait plus un simple à-côté,

mais, au contraire, le cœur de la vie ?

André Gorz le pensait. En 1988, dans « Métamorphoses du travail », il écrit : « Le travail tend à devenir une force de production secondaire en regard de la puissance, de l’automatisme et de la complexité des équipements […]

La libération du travail devient pour la première fois une perspective tangible »

Dans Philosophie Magazine, n°169, mai 2023, p.17.

*

Rien de moins que l’Otium du peuple à … portée de mains, si on peut le dire ainsi concernant les non-travailleurs ayant accès au loisir/otium autrefois privilèges des aristocrates exonérés de travail. Scholé en Grèce antique, Otium chez les Romains. La production cybernétique dopée à l’IA « libère » les antiques esclaves et.. les travailleurs surnuméraires d’aujourd’hui.

Une condition essentielle ajoute le philosophe « une répartition équitable de cet excédent de richesse, dans un contexte où le travail, plus rare, n’est plus un critère pertinent. » (Philo. Mag. déjà cité).

La raréfaction du travail pourrait être une bonne nouvelle. Les libéraux et autres « néothatchériens » globalisés prêchant urbi et orbi les vertus et les profits de la valeur travail feront tout – vraiment tout et n’importe quoi – pour que la bonne nouvelle ne s’actualise pas.

Alain Véronèse.

Jeudi 25 mai 2023.

Un texte de Karl Marx sur l’intelligence artificielle.

Chers camarades,

Dans cette nouvelle ère où l’intelligence artificielle prend une place grandissante dans nos sociétés, il est essentiel d’analyser les implications que cela a sur nos vies et les systèmes économiques en place. L’intelligence artificielle, en tant que création de l’humanité, ne peut échapper à l’influence des rapports de production et aux contradictions inhérentes à notre système capitaliste.

L’intelligence artificielle, créée pour faciliter et automatiser des tâches, représente un progrès indéniable dans de nombreux domaines. Cependant, il est crucial de se questionner sur qui contrôle cette technologie et dans quel but. L’objectif premier du capitalisme n’est pas de servir l’humanité dans son ensemble, mais de maximiser les profits pour une minorité. Ainsi, l’intelligence artificielle risque d’être utilisée pour intensifier l’exploitation des travailleurs et accroître la concentration de richesse entre les mains de quelques-uns.

Si nous laissons l’intelligence artificielle être au service du capitalisme, elle portera avec elle les mêmes contradictions que ce système économique. Elle renforcera les inégalités existantes, en accroissant la précarité des travailleurs et en créant une surveillance toujours plus poussée sur nos vies. L’intelligence artificielle pourrait servir de prétexte pour justifier la suppression de certains emplois, augmentant ainsi le chômage et la paupérisation de larges parties de la population.

Face à cette situation, il est essentiel de placer l’intelligence artificielle au service du bien commun. Cela nécessite une transformation radicale des rapports de production et une remise en question profonde du capitalisme. L’intelligence artificielle doit être utilisée pour libérer l’humanité des contraintes matérielles et pour offrir à tous une existence épanouissante.

Pour y parvenir, il est nécessaire de reprendre le contrôle de cette technologie des mains des capitalistes et de la mettre entre les mains des travailleurs et des individus. Un système socialiste, basé sur la propriété collective des moyens de production, permettrait de construire une intelligence artificielle véritablement au service du bien commun. Il s’agit de créer une société dans laquelle les décisions liées à l’intelligence artificielle sont prises collectivement, en prenant en compte les besoins et les aspirations de tous.

En conclusion, l’intelligence artificielle représente un potentiel immense pour l’humanité, mais elle requiert une transformation profonde de nos structures économiques et sociales. Mettons l’intelligence artificielle au service de la libération de l’humanité, pour créer une société plus égalitaire et épanouissante pour tous.

Solidarité,

Karl Marx


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