Eh bien, non, le calcul du taux de chômage "selon le BIT" ne se fait absolument pas à partir des chiffres de PE !

jeudi 5 janvier 2023
par  AC ! 63

La transition a été un peu plus longue que prévue en raison de la Covid, mais, depuis 2019, la "mesure" se fait à partir d’enquêtes téléphoniques menées par l’INSEE et traitées en aval par la DARES (qui y apporte certaines corrections saisonnières et autres, liées notamment à la "pandémie" subie sur la dernière période...). Il s’agit donc de chiffres statistiques, tirés de sondages conduits en "population générale" (comme je le relevai dans mon message précédent) : déconnexion des chiffres réels, donc possibilités de manipulation quasi infinie de ces données sujettes déjà à caution de par la manière dont elles sont recueillies.

Vous remarquerez d’ailleurs que, contrairement à l’obligation qui en est faite à tout organisme qui publie des résultats de sondages (car c’est bien un sondage !), aucune marge d’erreur n’est communiquée.

Cela fait plus d’un an et demi que nous demandons lors de différents comités de liaison quelle est la taille de l’échantillon consulté pour établir ces chiffres. Ce serait de l’ordre de 2500 personnes à l’échelon national, mais aucune certitude. La marge d’erreur sur des échantillons de cette taille dépasse généralement les 2 points...
Pour ce qui concerne les critères sur lesquels repose la "condition" de chômeur, c’est aussi très édifiant ! Est considérée comme chômeur, une personne qui répond positivement aux trois questions suivantes :
Etes-vous actuellement sans emploi - Rechercher-vous (activement ?) un emploi ? - Etes-vous disponible immédiatement pour prendre un emploi ?
Ça ne vous rappelle rien ? Si, bien sûr, il s’agit des chômeurs classés en catégorie A par Pôle Emploi (ceux qui ne bossent pas du tout !). Les autres ne sont plus des chômeurs, mais des précaires. Point barre !

Sur la période de transition, les taux publiés ont sûrement été bidouillés pour ne pas apparaître trop "hors sol"... En partant de 12 ou 13%, il fallait éviter une chute trop rapide du taux, car elle aurait quand même éveillé l’attention en période ou le PIB (Oui, je sais en effet ce qu’est le PIB !) stagnait en dessous de 2 points (seuil au dessous duquel les économistes "orthodoxes" estiment qu’il n’y pas de décroissance possible du chômage). C’est la raison pour laquelle j’ai fait allusion à ce quasi "miracle" en évoquant une perte significative de compétitivité sous-jacente (produire en gros la même chose avec beaucoup plus d’effectif).

Habituellement, quand on change les indicateurs du type "taux de chômage", on continue à calculer avec la méthode précédente, ce qui permet de comparer ce que l’on mesure exactement et la corrélation des deux méthodes... Nous demandons ça à Clermont depuis un an et demi et restons toujours sans réponse. Nous avons réitéré la demande à Lyon en CRL récemment et toujours rien...

Il faut reconnaître que le contexte de crise sanitaire a grandement facilité la tâche du Pouvoir, entretenant le flou sur les chiffres. la monstrueuse campagne de dénigrement des chômeurs, la communication ecoeurante sur "les "emplois non pourvus" a accéléré le processus et lui a donné des ailes !!!

Nous vivons donc une grande mystification. La question est tout de même de comprendre comment un gouvernement d’un pays dit "démocratique" peut à ce point tromper les citoyens ?

Alors, oui le taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis quinze ans, comme le rabâchent à satiété Macron et ses godillots, mais le hic, c’est que l’on ne parle plus du tout de la même chose !

On est bien dans le cadre d’un mensonge d’Etat... Que font les élus attachés aux "valeurs de la République" (socialistes, sociaux quelque chose, écolos, popularo quelque chose, ecolo fémistes ? Pas grand’chose en réalité... Les sorties de Roussel pendant la campagne présidentielle, celle récente de Ruffin, sont symptomatiques des dégats provoqués dans l’opinion publique. Dans le cadre des réunions locales de suivi RSA, nous en rencontrons (de la NUPES !) qui se laissent contaminer par la propagande républico-macroniste, et qui finissent par se persuader que chômeur = fainéant.
Gravissime !


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