David Graeber va nous manquer

vendredi 11 septembre 2020
par  Alain Véronèse

Il maniait fort bien la critique radicale
David Graeber va nous manquer

J’ai acquis et mal lu son gros bouquin sur l’histoire de la dette (1), avec satisfaction en poussant des grognements jubilatoires j’ai dévoré "I Bullshit jobs", les « boulots à la con »(2).

La « valeur travail » est attaqué radicalement (à la racine), la ruse de la raison capitaliste est éventée.

Nombre de boulots ne servent qu’à reproduire la société du travail, à conforter l’idéologie de capitalisme.

Il faut continuer à travailler, même si cela ne sert plus à rien… sauf à préserver une certain ordre social. Près de 80 % des emplois sont à terme automatisables (sur ce site plusieurs « papiers consultables ). C’est l’essentiel de ce que dit, argumente et démontre David Graeber.

Il nous quitte à 59 ans seulement !(3). Fichtre ! C’est trop tôt, un grand boulot de démystification reste à faire ! Ce n’est pas l’heure du grand repos final.

Bon… pour la (dramatique) période qui s’annonce, il nous faut prendre le temps de le lire ou le relire. Il nous faut trouver le loisir nécessaire pour comprendre que le travail est mort, ce qu’il en reste n’a d’autre fonction que de se reproduire lui même comme assujettissement du travailleur.

Le chômage n’est que la version disciplinaire de la société du travail obligatoire.
Ça se discute ? Probablement. Discutons avec Graeber, et quelques autres (4).

Alain Véronèse.

. 1. Editions Les Liens qui libèrent, 2011.
. 2 . Editions LLL, 2018.
. 3. A Venise le 2 septembre 2020.
.4. A consulter également : « Le revenu universel comme remède aux jobs à la con » [www.socialter.fr->]