Réduire les allocations chômage ferait progresser la précarité et l’exclusion
A l’occasion de la renégociation en février de la convention UNEDIC sur l’assurance chômage, des hypothèses de diminution des montants ou de la durée de l’indemnisation chômage sont présentées dans un rapport gouvernemental.
Les associations de solidarité et de défense des chômeurs et précaires considèrent que ces décisions, dans un contexte d’augmentation du chômage de longue durée (+ 9 % en un an) qui touche aujourd’hui 2,4 millions de personnes, auraient des conséquences catastrophiques sur leurs conditions de vie et les possibilités de retour à l’emploi.
La dégressivité des allocations, entraînerait une augmentation immédiate de la pauvreté et de l’exclusion dans le pays, avec le basculement plus précoce de centaines de milliers de personnes en fin de droits vers les minima sociaux. Déjà introduite entre 1992 et 2001, la dégressivité de l’indemnisation a eu à l’époque pour conséquence d’augmenter le nombre d’allocataires du RMI tout en ralentissant le retour à l’emploi des personnes.
71% des chômeurs indemnisés perçoivent 1 100 euros net par mois. La diminution du montant des allocations ne ferait que précariser les demandeurs d’emploi quand déjà la moitié d’entre eux seulement bénéficie d’une indemnisation.
Les associations en appellent donc à la responsabilité des partenaires sociaux et du gouvernement pour maintenir des règles d’indemnisation qui évitent de basculer dans la précarité et qui favorisent le retour à l’emploi. Renforcer la précarité sociale et financière des personnes ne pourrait que les éloigner encore plus du marché du travail, en rendant plus difficile leur recherche de poste. Comment peut-on rechercher un emploi lorsque s’aggravent les difficultés de mobilité, de garde d’enfant ou de paiement de son loyer ?
La FNARS appelle donc les associations à s’opposer fermement à cette mesure et à refuser toute embauche de « bénévoles » sous la contrainte. S’il faut soutenir et accompagner le retour à l’activité des allocataires par le biais notamment de l’insertion par l’activité économique, cela n’est possible qu’à travers un projet élaboré avec les personnes.
La réduction du déficit de l’Unedic ne peut se faire sur le dos des ménages frappés par la crise économique et la pénurie d’emplois.
Signataires : Alerte • APF • ATD • FNARS • Coorace • Emmaüs France • MNCP • Secours catholique