Lettre ouverte à l’ANPE
par
Pour information, lettre ouverte : affichée à l’ANPE et envoyée aux élus du département.
Collectif d’Angoulême - Maison des Peuples de la Paix - 6 bis rue Marengo - 16000 ANGOULÊME - Permanence : le lundi de 16 h à 18 h - Tél. : 05.45.92.48.32 ou 05.45.95.78.78 - Fax : 05.45.95.77.00.
Angoulême, le 16 octobre 2001
AC ! a combattu la mise en place de la nouvelle convention. Nous voulions dans cette convention une autre politique de l’emploi : la taxation de l’emploi précaire afin de l’arrêter et une meilleure indemnisation pour tous les précaires qui subissent cette crise car seulement 4/10 personnes sont indemnisées. Nous voulions aussi le libre choix de notre métier et de notre formation.
C’est justement l’inverse que la convention UNÉDIC a mis en place, après l’affligeant feuilleton des négociations entre patronat, syndicats co-gestionnaires et gouvernement, après les batailles juridiques menées par les associations de chômeurs (AC !, APEIS, MNCP) et certains syndicats (Groupe des dix, SNU-ANPE, CNT, CGT, FO ... ) batailles nécessaires mais dont le PARE [1] et le Pap sont sortis inchangés. Ces deux outils mis au service du patronat pour contraindre les salariés au chômage d’accepter n’importe quel emploi ou formation, à n’importe quel prix sont rentrés en vigueur le 1er juillet 2001, avec l’euphorie de la croissance. Une campagne publicitaire a été lancée fin juin début juillet par l’UNÉDIC pour annoncer partout que tous les chômeurs seraient bientôt aidés plus efficacement dans leurs démarches de retour au bonheur salarié. Comme dans toute campagne publicitaire, c’est bien sà »r l’exact contraire de ce qui est dit qui se rapproche le plus de la réalité. Et en l’occurrence, la réalité est que chaque chômeur s’inscrivant désormais aux ASSÉDIC, se retrouve de fait contraint de signer un PARE, ce qui l’engage à signer ensuite un Pap auprès de l’ANPE. Pour ne pas être radié de l’ANPE et se voir supprimer ses allocations-chômage, chaque chômeur devra se soumettre à une série de procédures de contrôle (entretien approfondi, bilan de compétences...), et de propositions d’emploi (surtout précaire, CES, mis-temps, voire ¼ de temps) ou de formation. Avec les licenciements business, la récession économique et les évènements du 11 septembre, les chômeurs doivent encore en plus subirent des déplacements et de longues heures d’attente à l’ANPE pour ces contrôles qui les mèneront vers la sortie, non pas avec un CDI de 35 h mais avec un travail précaire non choisi ou alors une radiation.
La conjoncture actuelle est déjà bien difficile pour les demandeurs d’emploi qu’il n’est nul besoin d’ajouter à cette précarité qui risque de perdurer, le mépris. Pourtant ce ressentiment du mépris devient de plus en plus pesant au sein de l’ANPE.
Mépris d’omettre de prévenir les demandeurs d’emploi (DE) de la fermeture de l’agence et des conséquences pécuniaires que cela peut entraîner.
le jeudi 4 octobre pour un surcroît de travail, l’ANPE a fermé son agence d’Angoulême afin de faire les entretiens PAP [2] par téléphone. AC ! trouve inadmissible la décision de fermer l’agence soit prise la veille pour le lendemain, sans prévoir cette fermeture une semaine voire 15 jours à l’avance afin que les demandeurs d’emploi prennent leurs dispositions.
Mépris de faire subir aux DE les entretiens PAP par téléphone et mépris des peu de moyens du service public pour la mise en place du PAP.
Qu’il est honteux pour un manque de personnel, les DE se retrouvent devant porte clause n’ayant pas accès aux peu d’offres d’emploi pendant que d’autres sans être prévenus sont obligés de subir un entretien PAP par téléphone, ne pouvant ni relire, ni avoir un compte-rendu écrit remis en main propre afin d’y apporter d’éventuelles modifications (Quelle est la valeur juridique de ce PAP ?). Alors que dans la presse il était annoncé que ces entretiens seraient d’une ½ heure au début puis de 45 mn ensuite.
Mépris d’annuler les entretiens PAP sur rendez-vous.
Pour éviter de nouveau le surcroît de travail, l’ANPE a décidé l’annulation des entretiens PAP sur rendez-vous pour les remplacer par des entretiens sans rendez-vous. Les demandeurs d’emploi lorsqu’ils passeront à l’agence pour l’entretien PAP, s’il y a beaucoup trop de monde seront obligés de revenir un autre jour toujours sans rendez-vous à l’agence. AC ! trouve inadmissible que les DE supportent les conséquences du manque de personnel. (radiation pour dépassement du délai, problèmes pécuniers des déplacements et du stationnement payant devant l’ANPE).
Mépris d’annoncer ouvertement dans un article de presse les méthodes scandaleuses pratiquées par le zèle d’un agent ANPE.
« les demandeurs charentais mieux parés pour un emploi  », (Charente Libre du 27 aoà »t) : l’article nous apprend que les demandeurs d’emploi sont parés de précarité. On y apprend aussi le zèle d’un agent ANPE qui depuis 7 ans à « l’habitude de tester les Demandeurs d’emploi  » et que « le PARE et le PAP lui en donne l’occasion  »... on y apprend aussi que les personnes sont « soigneusement jaugées, que tout est soigneusement noté  », le « tout est consigné dans le dossier directement accessible par les ASSÉDIC  », tout en disant « pour maintenir le niveau d’indemnisation, il y a forcément un retour sur investissement  » (les chômeurs ne sont pas des marchandises), ce même agent « avoue qu’il a quelques trucs et le feeling pour détecter les tricheurs  » et qu’il se sert de cette phrase « au cas vous ne donneriez pas suite à ce courrier vous vous exposez à être radié...  » pour faire trembler le demandeur d’emploi. AC ! trouve scandaleuses ces pratiques et imagine dans quelles conditions peuvent se passer l’entretien PAP avec ce même agent, par téléphone comme à l’agence ! Que le demandeur d’emploi devant ces pratiques ne doit pas oser refuser un emploi ou une formation qu’il ne lui correspond pas. Et trouve révoltant que se soit sur le « feeling  » que les personnes risquent d’être radiées !
Mépris de ne pas être prévenu dans les règles de l’annulation du comité de liaison et mépris de ne pas trouver une autre solution afin que ce comité de liaison existe.
La loi contre l’exclusion a mis en place les comités de liaison. Ces comités de liaisons ont été créé afin que les organisations de chômeurs puissent faire remonter les problèmes des demandeurs d’emploi et obtenir des évolutions dans les ANPE.
Lors du comité de liaison du 12 juin pour non respect de l’article 8 du règlement les organisations de chômeurs avaient décidé de quitter la séance. Après avoir décidé d’une autre date, celle-ci fà »t supprimée par la Directrice pour un RDV urgent à Paris. Finalement le premier comité de liaison de l’année a eu lieu en juillet. A ce comité de liaison nous avions décidé de 2 dates : 1er octobre et 10 décembre, afin que le minimum de 3 comités de liaisons dans l’année soit respecté. N’ayant pas reçu de convocation et ne voyant pas l’affiche à l’ANPE annonçant le comité de liaison du 1er octobre, AC ! a envoyé un fax le 26 septembre à la Direction afin de savoir si le Comité de liaison était suspendu ou maintenu. La Direction nous annonçait par courrier que Madame LE LIBOUX était mutée à Paris et de Paris assumait l’intérim de la Direction sans proposition d’un prochain comité de liaison..
Mépris d’aucune avancée dans ces comités de liaison.
Depuis l’existence des comités de liaison, aucune avancée n’a été obtenue. Le minimum a été fait et depuis, plus rien.
- Un panneau d’affichage a été mis afin d’afficher les compte-rendus des comités de liaison. Ce panneau devrait être à l’intérieur de l’ANPE, il a été mis dans le sas à l’entrée de l’ANPE. Pour des informations syndicales ce panneau dans le sas est suffisant mais nous demandions un deuxième panneau à l’intérieur comme le stipule le règlement pour afficher les compte-rendu des comités de liaison. A ce jour nous attendons toujours ce deuxième panneau. !
- Nous avions demandé un classeur pour mettre la convention de l’UNÉDIC afin que les chômeurs puissent compulser et connaître leur droit ainsi que de mettre les précédents compte-rendu du comité de liaison, à ce jour nous attendons toujours ce classeur.
- Sur les courriers de convocation de l’ANPE, nous avions demandé que les adresses des associations chômeurs soient marquées à côté de la phrase qui fait trembler les demandeurs d’emploi « vous vous exposez à être radié(e) de la liste des demandeurs d’emploi  », de même au moment de l’inscription des demandeurs d’emploi, afin que les demandeurs d’emploi puissent se défendre lors de problème rencontrer avec l’ANPE.
- Nous avions demandé de trouver une solution afin que le stationnement soit gratuit devant l’ANPE. Nous avons jamais eu gain de cause. Il a été même aggravé car l’agence de l’ANPE de la Couronne avec un parking gratuit va fermer pour s’installer au centre d’Angoulême dans les mêmes conditions de stationnement payant. Alors qu’il y a des pics allant jusqu’à 800 personnes par jour. La ville d’Angoulême n’a jamais trouvé de solution mais pourtant s’enrichit sur le dos des chômeurs.
- Commission de radiation : AC ! peut accompagner un DE pour le soutenir au sein de la Commission de radiation mais nous aimerions aussi rentrer au sein de cette commission de radiation afin de peser sur les décisions. Pourtant AC ! dans le décret n° 2001-900 du 2 octobre 2001 fait parti de la commission nationale pour l’autonomie des jeunes de 16 à 25 ans. Alors pourquoi pas au sein des commissions départementales de radiation ?
Nous sommes chômeurs, mais chômeur ne veut pas dire « sous citoyen  » et les chômeurs ne manqueront pas de faire leur choix dans les urnes. Avec le PARE et le PAP, c’est la casse du service public de l’ANPE, ce service public qui est normalement un service d’intérêt général devient un service d’intérêt particulier : celui du patronat.
Lorsque nous ne sommes pas entendus, que nous n’obtenons aucune avancée même minime dans le département et en plus que l’on ne nous respect pas, il ne faut pas s’étonner que les chômeurs se rendent à Nice, à Gênes, et en Décembre à Bruxelles afin de manifester pacifiquement et crier que « nous ne voulons pas de cette société capitaliste » où le respect des personnes existe seulement pour une catégorie de la société.