Manif-action du 6 mars 2004
par
Sur le 6 mars à Limoges : une cinquantaine de personnes (je compte serré) se sont jointes au rassemblement initié par l’assemblée des chômeurs et précaires. Parmi elles, des étudiants, des recalculés, des RMIstes, des intermittents, des salariés précaires... C’est probablement à travers ces convergences qu’il y a truc à trouver. Ca nous changera des sempiternels agglomérats d’orgas qui naissent cycliquement autour d’unités autant factices que construites au rabais.
Le groupe s’est formé en cortège. La banderolle de tête annonçait : " précaires de tous secteurs, mêmes agresseurs, même combat ". Quelques slogans ont accompagné la manif : " la bourgeoisie au RMI, le patronat au RMA ", le classique " tout est à nous... ", " travail intermittent, revenu permanent "...
A l’issue du parcours, nous avons pénétré le local de campagne du PS et associés. Un questionnaire leur a été proposé. Réponse : " on peut pas vous répondre tout de suite ". Les quelques candidats dépéchés d’urgence pour
l’occasion ont été très évasifs concernant nos interrogations (voir ci-dessous).
Ils s’engagent à se prononcer par écrit en début de semaine prochaine. Anecdote amusante : nous ne sommes restés que 20 minutes (éviter l’overdose de langue de bois). A notre départ nous avons croisé un des chef de file de la campagne, dépité de nous voir partir sans lui avoir prêté l’oreille.
Puis nouveau départ (tiens y’a plus l’extrême gauche et y’a plus le PCF !) vers le siège de campagne de l’UMP. Là , personne pour nous recevoir, local fermé et une sorte de vigile à l’intérieur, scotché à son téléphone. Afin de tenter de renouer le dialogue social, il fut collé sur leurs belles vitrines des esquisses de propositions et de débat : " La bourgeoisie au RMI, le patronat au RMA ", " Nous voulons des emplois fictifs et des logements de fonction ", " ici : on vole les pauvres pour donner aux riches "... et diverses joyeusetés.
par Xavier
Ils planifient le démantèlement des droits sociaux, pour mieux normaliser l’emploi précaire et sous-payés.
A l’UNÉDIC, une partie des partenaires « sociaux  » ont validé le vol des droits de 850 000 allocataires. Les mêmes ont durci les critères d’entrée dans le régime spécifique des intermittents : 1/3 des ceux-là sont amenés à disparaître.
En instaurant le RMA [1], on franchit une étape supplémentaire dans la dégradation du droit du travail. On accroît l’assistanat aux entreprises, celles-ci pourront désormais percevoir le RMI [2] en lieu et place de l’allocataire.
Les conditions de l’insertion du RMI sont également durcie par la loi. Et les moins de 25 ans sont toujours interdits de RMI.
Le gouvernement fait aussi des économies sur l’argent de la solidarité. En effet, en réduisant la durée de versement de l’ASS, il prive d’allocation 180 000 personnes. Cette mesure s’étalera de juillet à décembre prochain.
Dans les universités, les étudiants deviennent des proies pour l’entreprise. L’emploi des étudiants était déjà précaire et payés au lance-pierre. Désormais, la réforme de l’enseignement supérieur leur imposera d’effectuer des stages bénévoles en entreprise sous prétexte de les professionnaliser.
La conséquence immédiate des ces mesures, c’est un drame social pour leur victimes. Il a donc une urgence sociale à rétablir les droits de ceux qui les ont perdu, et d’assurer la survie économique de ceux qui n’ont rien ou
si peu.
L’autre conséquence de ces attaques anti-sociales, c’est l’instauration de la règle de l’emploi précaire et sous-payé. En assujetissant l’indemnisation du chômage à des durées d’emplois toujours précaires et toujours plus
mal-payées, on réduit la possibilité de refuser des emplois de merde. On accroît la masse des travailleurs pauvres.
Les emplois proposés dans la région sont de plus en plus précaires ; les salaires sont de plus en plus bas ; et l’ANPE propose en grande majorité des CDD inférieurs à 5 mois.
850 000 chômeurs sont en voie d’être exclus du régime de l’assurance-chômage ; 180 000 allocataires de l’ASS vont être privés de cette ressource entre juillet et décembre prochain ; seuls 6,7 % des étudiants perçoivent des
bourses (2 % seulement ont accès à la bourse maximale dont le montant est largement inférieure au RMI) ; 150 intermittents de la région vont se retrouver au Rmi, suite à la modification des annexes 8 et 10.
Question 1 : Vous allez être amener à subventionner, notamment, l’ installation de nouvelles entreprises dans la région. Sur quels critères orienterez-vous vos choix ? Quels engagements attendrez-vous de la part de ces entreprises ?
Question 2 : Le PARE [3] se targuait d’être un contrat liant l’allocataire à l’ASSÉDIC. L’UNÉDIC a rompu ses engagements en « recalculant  » rétroactivement
(et à la baisse) les droits de 850 000 chômeurs indemnisés. Des associations de chômeurs ont entamé des recours judiciaires sur ce point. Êtes-vous prêt à les soutenir politiquement et financièrement ?
Question 3 : Les budgets universitaires sont en chute libre, les aides sociales délivrées aux étudiants sont toujours aussi faibles en nombre et en montant. Les étudiants seront également amenés à « professionnaliser  » leur diplôme, en effectuant spécialement des stages non rémunérés en entreprise. Êtes-vous prêt à vous engager pour que ces stages soient payés ?
Question 4 : La région comptait environ 500 intermittents en 2003. Aujourd’hui, 150 d’entre eux sont privés d’allocations décentes. Êtes-vous prêt Ã
dégager une enveloppe culturelle plus élevée afin de permettre aux structures de la culture de professionnaliser les métiers du spectacle ?
Question 5 : Le 15 mars signifie la fin de la trêve hivernale des expulsions de locataires. A Limoges, parmi d’autres cas de figure, un squat soutenu par un collectif de défense du droit au logement est menacé d’une expulsion (décision du TGI du 5 mars). Êtes-vous prêt à agir pour qu’aucune des personnes ne se retrouvent à la rue ?
Question 6 : Le RMI est interdit « aux moins de 25 ans  ». Nous souhaitons qu’il soit accessible à ces jeunes. Êtes-vous prêt à vous engager en faveur de
cette avancée ?