Paroles, paroles, le gouvernement a un programme : faire de chaque jour un premier avril !
par
On ment, on dissimule, on exclut. Le premier avril 2004, le président de la République indiquait la voie : il aura suffit de déclarer suspendue la réforme de l’Allocation Spécifique de Solidarité (ASS) pour occulter totalement l’éviction massive de ses ayant-droits. Ces jours-ci,
on pleure partout sur la hausse du nombre de personnes dont la survie dépend du RMI - toujours interdit aux jeunes de moins de 25 ans, - toujours pas un vrai revenu individuel -, sans jamais dire que de très nombreux « sortants de l’ASS  » et des centaines de milliers d’exclus de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) n’accèdent même pas à ce revenu de misère institutionalisée.
On compatit, on parle, on fait durer. Le ministre de la communication assure chroniquement que le protocole Unédic régissant le sort des intermittents doit être revu mais n’en atténue - très provisoirement - que les effets les plus choquants sans avancer en rien dans la prise en
compte effective des droits des salariés soumis à la discontinuité de l’emploi.
On discute crise de la représentation mais on reçoit demain dans le cadre d’une Commission Nationale de la Négociation Collective des organisations dont la liste a été dressée au sortir de la Seconde guerre mondiale et où le MÉDEF n’a aucune légitimité pour occuper un siège,
pour évoquer, entre soi, le sort de millions de salariés.
Il y a un président de l’Assemblée Nationale pour dire que les baisses d’impôt, unanimement pratiquées par les gouvernements successifs, interdisent le maintien du niveau de vie des salariés ! Alors que l’INSEE évalue à 0,3 % la baisse des salaires en 2003, le ministre délégué aux Relations du travail assure qu’ils ont augmenté, en
particulier chez les ouvriers ! et, comble de l’escroquerie, le ministre de la Cohésion Sociale déclare s’apprêter à fixer « pour la troisième fois une augmentation très importante du RMI  ».
On blablate, on rigole, et on cogne. La domination veut privatiser tout le commun et du même coup vide le commun, la parole, de toute signification.
Nous, nous résistons, pas le choix. Nous refusons d’être poursuivis et emprisonnés parce que nous avons pris les transports « en commun  » sans payer ; nous refusons d’être astreints à occuper des emplois précaires sous payés - RMA = 35 h payées 26 - dont les salaires ne permettent pas
l’accès à un logement ;nous refusons que des « concertations sociales  »
ignorent nos besoins ou décident de notre sort alors que des millions de travailleurs précaires et de chômeurs voient leurs conditions de vie se dégrader. Nous ne sommes pas des variables d’ajustement.
À leur mensonges perpétuels, opposons ensemble notre expérience quotidienne. Contre l’incertitude sociale et la stigmatisation, organisons nous pour conquérir de nouveaux droits.
Indemnisation de toutes les formes de chômage et de précarité
Revenu individuel au minimum égale au SMIC mensuel
Transports gratuits - Abrogation de la LSQ
Présence des chômeurs et précaires là où se décide leur sort !