Prime de Noë l 2002 :
par
Pour ripoliner sa communication et contourner les critiques de sa politique sociale, Raffarin a réussi à trouver à l’Etat un coeur, à l’occasion d’un poussif numéro de duettistes avec Monsieur Fillon la (donnera / donnera pas la « prime de Noë l  » aux miséreux ?).
Cette générosité bien ordonnée, qui avait commencé cet été par l’octroi d’un coup de pouce de 70 % de la solde des ministres, avait été certes précédée par nombre de coups de bâton sur l’échine des « plus démunis  », indésirables et autres porteurs de risque : le projet de loi de sécurité intérieure (dite loi Sarkozy) criminalise mendiants, toxicomanes, prostitués, et les attroupés des cages d’escalier. Projet s’appuyant sur la Loi de sécurité quotidienne (LSQ) adoptée par la gauche plurielle, rendant passibles de 6 mois de prison ferme les « fraudeurs habituels  » dans les transports collectifs ; l’utilisation de flashball pour maintenir « l’ordre-dans-les-banlieues  » et en manifestation ; le projet de Revenu Minimum d’Activité doit mettre les prétendus « inactifs  » au travail contre une petite augmentation de revenu. L’accroissement permanent d’un contrôle social, inquisitorial conduit les agents de la CAF jusqu’aux paniers à linge des allocataires (vie maritale = radiation !) et les agents de l’ANPE à devenir les auxiliaires des patrons siégeant à l’assedic. L’exemplaire politique du logement du gouvernement consiste à ouvrir 11 000 places en détention.
Les bâtons de droite succédant avec harmonie aux bâtons de gauche, il était somme toute logique que Monsieur Raffarin emprunte également à son prédécesseur la recette de la carotte-vichy de Noë l, sans adjonction de matière grasse, ni d’aucune forme réelle de garanties sociales pour les chômeurs, précaires et l’ensemble des bas revenus de ce pays.. Nous ne pouvons évidemment que nous féliciter du caractère désormais incontournable de cette revendication qu’avait portée par la mobilisation des chômeurs et précaires de 1997-98. Néanmoins, nous sommes loin du compte encore une fois cette année et ce serait une grossière erreur de la part de ce gouvernement que de se croire quitte vis à vis des 12 millions de précaires qui, avec ou sans emploi, se battent quotidiennement pour leur survie.
Parce que 150 €uros , ce n’est même pas le tiers du montant de l’allocation d’urgence que nous réclamons.
Parce que les fins de mois le 10 du mois, c’est toute l’année et pas seulement à Noë l.
Parce que la généreuse mesure jospino-raffarinienne ne concerne que les seuls allocataires du RMI et de l’ASS - et, de manière dégressive, leurs enfants, soit 2 millions de personnes, à l’exclusion des autres minima sociaux, des allocataires de l’ARE (assedic) dont les revenus pourraient baisser de 9 % en décembre, et de l’énorme masse de ceux qui ne perçoivent aucune allocation, notamment les 400 000 jeunes exclus du droit au RMI.
Nous continuons la mobilisation pour :
500 €uros d’allocation d’urgence pour tous et toutes tout de suite ;
La revalorisation immédiate de tous les minima sociaux : pas de revenu en dessous du SMIC mensuel ;
La levée de l’interdiction du RMI pour les jeunes de 16 à 25 ans ;
L’abrogation du PARE et l’indemnisation de toutes les formes de chômage, le droit à une formation qualifiante, librement choisie et rémunérée ;
L’abrogation de la LSQ, l’abandon de la LSI et la gratuité des transports collectifs.
Les 17 et 19 décembre, les partenaires sociaux se réuniront à nouveau pour s’attaquer à nos droits d’ici-là , la mobilisation doit s’amplifier et ce jusqu’à la satisfaction de nos revendications.
- AC ! - Agir ensemble contre le Chômage - 42 rue d’Avron - 75020 Paris - tél. : 01.43.73.36.57 - fax : 01.43.73.00.03 - email.