Autorité des Marchés Financiers occupée

jeudi 12 mai 2016

Le 12 mai 2016, jour de manifestation contre la Loi Travail et de négociations de l’assurance chômage, nous : précaires, intermittents, chômeurs, étudiants, avec ou sans papiers, avons occupé l’AMF (autorité des marchés financiers) place de la bourse à Paris, en cette période où la commission européenne légifère à propos de la directive sur le secret des affaires.

À travers cette occupation, nous dénonçons une fois de plus la logique implacable d’une politique uniquement gestionnaire, au service de la finance, qui dégrade jusqu’à les détruire nos vies.

La loi travail et la convention d’assurance chômage n’en sont qu’un exemple.

Cette loi « travaille » dont nous exigeons le retrait intégral est passée en force avec le recours à l’article 49.3. Cette loi « fourre-tout », annonciatrice de toujours plus de flexibilité et d’insécurité n’épargnera aucun secteur. Le recours au 49.3 libère les mains du gouvernement pour l’amender à volonté pouvant contenter à loisir les exigences des uns et des autres, dont le MEDEF.

La « négociation » de la convention d’assurance chômage, fléchée par le gouvernement et le MEDEF promet d’un laminage catastrophique des droits des chômeurs sous couvert d’économies à faire (exigées par Bruxelles !) pour résorber la fameuse dette de l’UNEDIC qui est entièrement orchestrée.

La volonté est claire : les économies se feront sur le dos des plus précaires. Cette population fragilisée servira de variable d’ajustement sur le marché du travail et donc celui de la finance. Pour ce faire, il faut obliger les chômeurs et précaires à retourner au travail à n’importe quelle condition. Les activer, comment ? En baissant l’indemnisation des chômeurs à activité réduite ou discontinue, en baissant massivement le droit des seniors, en intensifiant les contrôles, en incitant, voire obligeant à la formation, ce qui baisse aussi les chiffres du chômage.

Nous restons inflexibles et nous demandons :

  • que l’accord du 28 avril concernant les annexes 8 et 10, celles de l’intermittence du spectacle, qui a été signé par les partenaires sociaux du secteur spectacle, audiovisuel et cinéma entre en vigueur au 1er juillet.
  • qu’aucune économie ne soient réclamée sur le dos des chômeurs
  • que 10 chômeurs sur 10 soient indemnisés décemment : nous demandons un SMIC jour pour tous
  • et continuons de demander le retrait de la loi travail.

Suite aux violences policières et aux provocations pendant la manifestation, nous décidons de rejoindre les manifestants réunis devant l’Assemblée nationale.

Ce que nous défendons, nous le défendons avec tous.

Les occupants de l’AMF.