Aux 300 000 de Gênes, aux portes-parole du Genoa Social Forum, àtous les démocrates

Italie
mardi 2 mars 2004
par  le réseau d’AC !

Le 2 mars commence le premier procès pour les faits du G8 (juillet 2001). Les inculpés sont 26 manifestantEs et ils risquent des peines très importantes. Nous sommes préoccupés.

Deux ans et demi se sont écoulés depuis les journées de Gênes, mais nous n’avons rien oublié. Même pas les détails.

Nous n’avons pas oublié l’odeur des lacrymogènes, le bruit des hélicoptères, la terreur produites par les CRS qui poursuivaient et arrêtaient des gens sans motifs.

Nous n’avons pas oublié l’horreur de l’école Diaz, les coups de matraque, les coups de pied, le sang, les dizaines de civières qui sortaient de l’école, défilant devant les agents de la police d’Etat.

Nous n’avons ni oublié les tortures de Bolzaneto ni celles de Forte San Giuliano. Nous ne pourrons jamais accepter le meurtre de Carlo.

Deux ans et demi se sont écoulés et nous continuons àdemander justice. Nous la chercherons dans les tribunaux, mais nous la voulons aussi dans la
société, et peu importe si l’Etat a déjàarchivé le meurtre de Carlo, car rien n’est archivable.

La recherche de la vérité ne s’arrête pas dans les halls des palais de justice, c’est pour cette raison que nous ne nous fatiguerons jamais de montrer et de démontrer comment fut réellement tué Carlo.

Nous avons le devoir de le faire.

Jour après jour depuis juillet 2001, notre indignation n’a fait que croître : des milliers de personnes étaient venues àGênes dans la joie, poussées par l’envie de faire quelque chose pour un monde plus juste, elles sont rentrées àla maison terrorisées, blessées et humiliées.

L’indignation n’a fait que croître car la terreur organisée de ces jours-làest encore sans coupables et sans réponses. Il y a deux enquêtes du parquet de Gênes, et peut-être que quelqu’un devra répondre pour ce qui
s’est produit àl’école Diaz et au commissariat de Bolzaneto. Cependant, certains inculpés parmi ceux de grade le plus élevé ont été promus. Nous ne savons encore rien des responsabilités politiques et il y a ceux qui voudraient récrire l’histoire de ces jours-là. Combien de fois nous avons entendu des politiciens, des médias, de trop nombreuses personnes qui ne connaissent pas encore les faits, que Gênes a été dévastée par des
milliers de violents ?

Combien de fois ils nous ont dit que les forces de l’ordre ont simplement répondu àune agression ? Ils l’ont tellement répété qu’àla fin les gens ont fini par le croire.

Nous nous adresson aux 300 000 de Gênes, aux portes parole du Genoa Social Forum qui organisa les manifestations, àtous les démocrates, pour qu’ils
nous aident àrepousser ces mensonges. A Gênes, en juillet 2001, des injustices de tout type ont été commises. Tout est documenté : il y a des livres, des films, des photographies, des dizaines et dizaines de
témoignages. Nous avons fait le tour de l’Italie, durant ces deux ans et demi, pour racconter ce qu’a été Gênes. Mais ça ne suffit toujours pas.

Le 2 mars commence le procès contre les 26 manifestantEs. Ils sont accusés pour divers épisodes, mais sur tous pend un chef d’inculpation très grave
 : « dévastation et pillage.  » Il s’accompagne d’une peine minimale de 8 ans.

8 ans. Plus de ce qui est normalement infligé àun violeur. Nous ne pensons pas que c’est notre tache de juger les actions commises par les uns et les autres. Par contre, c’est notre tache d’empêcher qu’on arrive à
une sentence exemplaire, avec de très lourdes peines, disproportionnées par rapport aux épisodes que le débat devra démontrer. Le tout qui se soldera par un groupe de personnes envoyées en prison pour noyer les responsabilités politiques et opérationnelles de ceux qui gérèrent l’ordre public durant le G8.

Puor ces raisons nous vous demandons de venir àGênes les 28 et 29 février, ainsi que le 2 mars, pour les initiatives organisées par nos comités. C’est quelque chose qui vous concerne. Nous vous demandons d’apporter àGênes la mémoire de ces jours-là, le récit de ce que vous avez fait, vu, subit, des choix que vous avez pris ; nous vous demandons d’apporter àGênes votre indignation pour les injustices subies durant ces
jours et votre envie de vous battre afin que la vérité soit respectée dans les tribunaux et dans la société.

Pour ce fin de semaine nous emmènerons dans la rue toute l’histoire du G8 : la Diaz, Bolzaneto, Forte San Giuliano, piazza Alimonda, l’assaut au cortège in via Tolemaide, les agressions àpiazza Manin et dans corso
Italia. Nous parlerons des droits civils, d’une pétition pour améliorer les lois de l’Etat. Le 2 mars nous aimerions traverser Gênes avec la « caravane de paix  » qui gagnera Rome le 20 mars. Nous aimerions que la
caravane, avant d’arriver àpiazza De Ferrari, passe devant la caserne de Bolzaneto, devant l’école Diaz, in piazza Alimonda. Ce sont certains des lieux du G8 : ils se sont produites des choses qui ont indignées le monde
et qui ne doivent pas se produire dans un monde de paix et de justice.

Nous aimerions vivre ces trois jours avec la force de nos raisons, sans nous exposer àla moindre provocation, sans risquer des contacts avec ceux qui probablement feront tout le possible pour blinder la ville. Ils ne
nous intéressent pas, parce qu’ils ne nous convainquent pas : nous avons l’avantage de ne rien avoir àcacher, et d’avoir énormément àdire.

Nous vous attendons.

- Haidi Giuliani, Comité Piazza Carlo Giuliani
- Lorenzo Guadagnucci, Comité Vérité et Justice pour Gênes

Nous demandons àtoutEs et tous ceux qui ont àcoeur d’obtenir la vérité et la justice pour Gênes d’envoyer un email ou un fax, au maire de Gênes et àses collaborateurs, pou demander la destitution d’une
charge profondément injuste.

Voici la liste des email (àcopier/coller) :

gabsindaco@comune.genova.it, vicesindaco@comune.genova.it, asscuola@comune.genova.it,
asscomunicazione@comune.genova.it, assambiente@comune.genova.it,
asspersonale@comune.genova.it, assurbanistica@comune.genova.it,
asssport@comune.genova.it, assbilanci@comune.genova.it,
asstraffico@comune.genova.it, asslavoripubblici@comune.genova.it,
asspatrimonioforti@comune.genova.it, assvivibilita@comune.genova.it,
asspolitichegiovanili@comune.genova.it,
assservizisociali@comune.genova.it,
assinfrastrutture@comune.genova.it, presconscom@comune.genova.it,
avvocatura@comune.genova.it, contratti@comune.genova.it,
segrgenerale@comune.genova.it, snoce@comune.genova.it,
pianocitta@comune.genova.it, albertosantel@comune.genova.it,
risorsefinanziarie@comune.genova.it,
risorsefinanziarie@comune.genova.it, lavoripubblici@comune.genova.it,
assmanutenzione@comune.genova.it, territorio@comune.genova.it,
osservcitta@comune.genova.it, serveducativi@comune.genova.it,
servculturali@comune.genova.it, callcenter@amiu.genova.it,
amt.spa@amt.genova.it, info@astergenova.it, redazione@tu6genova.it,
biglietteria@palazzoducale.genova.it,
ufficiostampa@palazzoducale.genova.it,
ufficiotecnico@palazzoducale.genova.it

- Le fax du cabinet du maire est : +39 0102469941. Afin d’en avoir connaissance, envoyer aussi une copie àce mail.

APPEL A ENVOYER

Monsieur le maire,

J’ai appris que vous demanderez àun juge que soient payés àla ville de Gênes 15 milliard de dégâts causés en juillet 2001 durant les manifestations contre le G8. J’ai su que vous ne les demanderez pas àceux qui durant ces jours-làont suspendu l’état de droit et blessé la
démocratie, pas àceux qui ont occupé la ville avec des milliers d’hommes armés et des blindés, pas àceux qui ont dressé des grilles et des barrières pour soustraire la ville àses habitants et àceux qui souhaitaient la traverser. Vous ne les demanderez pas àceux qui ont ordonner d’attaquer des milliers de manifestants inermes, de les blesser, de les poursuivre, de les emprisonner arbitrairement. Vous ne les demanderez pas àceux qui n’hésitèrent pas àtirer sur la foule.

Vous les demanderez à26 manifestants, accusés de tout ce que Gênes a subi durant ces jours. A 26 personnes parmi les centaines de millier attaquées seulement parce qu’elles osaient dire aux grands de la terre que nous n’étions pas d’accord avec eux.

J’ai appris que vous retenez ça comme étant un choix technique et non politique, un acte dà». Je crois qu’un acte dà» est la recherche de la vérité sur ce qui s’est produit en juillet 2001, sur le pourquoi et comment ça àpu se produire. Pour cela, je vous demande de reconsidérer votre décision, de ne pas vous unir au choeur de ceux qui aimeraient réécrire l’histoire de ces jours, en confondant les victimes et les bourreaux, en disant que ce jour-làcomme aujourd’hui, que personne ne peut prendre la parole pour demander un autre monde
possible.

Je vous demande de retirer l’acte de son cabinet qui reconnaît 26 manifestants responsables de tout ce que Gênes a subi durant ces jours. Je vous demande d’interpréter l’espoir que les rues de Gênes ont connu en juillet 2001 et de soutenir ceux qui cherchent encore
aujourd’hui vérité et justice.

Source : Indymedia Suisse.