Incendies d’agences ANPE : une coïncidence ?

Incendies : Ne pas céder àla psychose - Analyser et comprendre
vendredi 3 février 2006

Une rencontre, réunissant le Directeur Général et les Organisations Syndicales, s’est tenue le 31 janvier 2006 pour traiter des incendies d’Agences.

Lors de sa déclaration, Monsieur Charpy refuse de faire le lien entre la mise en œuvre des mesures gouvernementales et les évènements survenus ces derniers jours.

Les incendies concernent 5 agences selon la déclaration du Directeur Général :

- RENNES SUD

Pas d’hypothèse définitive mais piste criminelle privilégiée.
Les 42 agents sont, depuis le 30 janvier, relogés provisoirement dans des algécos. Les travaux sont prévus sur 9 mois.

- LIMOGES VENTADOUR

L’hypothèse accidentelle serait privilégiée.
Les 35 agents sont répartis dans différentes structures et un relogement provisoire est prévu àpartir de février 2006. La restauration de l’agence est envisagée pour le 2ème semestre 2006.

- TOULOUSE LESPINET

Aucune conclusion sur les causes de l’incendie.
Les 37 agents ont été répartis dans les agences et pour 7 d’entre eux dans les antennes ASSEDIC.
Bail provisoire recherché àproximité car il est prévu 15 à18 mois pour reconstruire les locaux.

- SAINT-CYR-SUR-LOIRE

Pas de conclusion définitive mais hypothèse criminelle envisagée.
Les 31 agents sont répartis dans différentes unités en attendant un relogement provisoire.

- CAEN

Pas de conclusion définitive mais hypothèse criminelle privilégiée.
Les 32 agents sont répartis dans différentes structures. Des locaux provisoires sont recherchés pour un relogement d’un an.

Cependant d’autres agences ont connu des incidents (tentatives d’incendies ou projectiles) : Lille Hellemmes, Brie-Comte-Robert, Paris St George, Paris Jaurès, Dijon, Pau université, Cenon, Perpignan. En réponse àces événements, le Directeur Général a alerté le Ministère de l’Intérieur qui a mis en place une surveillance renforcée des agences.

Suite àl’intervention du Directeur Général, certaines organisations syndicales ont souligné la coïncidence entre les nouvelles missions de l’Agence et les incendies ou tentatives d’incendie. Le contrôle des chômeurs par le biais du suivi mensuel devient la mission première de l’Agence. Et c’est pour cela que certaines en demandent le retrait.

Si la volonté des organisations syndicales n’est pas de développer une psychose, la demande d’une information transparente a été affirmée.

Les Organisations Syndicales ont demandé :

- un rappel du droit de retrait
- une réactivation des consignes de sécurité
- qu’aucun agent ne travaille seul.
- que l’Etablissement mette la priorité sur la sécurité et la santé des agents.
- que les difficultés particulières des agents sinistrés soient prises en compte.
- qu’un soutien psychologique soit àla disposition des agents sans passer par l’avis des directeurs d’agence.
- que les agents sinistrés soient relogés en collectif et pas éparpillés dans différents lieux.

Certaines OS ont réitéré leur inquiétude face àla montée de la violence sur le terrain en interpellant le Directeur Général sur l’opportunité de la mise en Å“uvre du suivi mensuel personnalisé. Dans ce contexte dégradé, l’individualisation des portefeuilles peut poser des problèmes de sécurité pour les agents. Il serait souhaitable que la responsabilité reste collective.

En réponse au questionnement des Organisations syndicales, Le Directeur Général a voulu rappeler que le suivi mensuel est "un outil d’aide" aux demandeurs d’emploi et non un outil de sanction. Pour cela des consignes de retenue sur les GL3 et GL2 ont été faites àla hiérarchie. Il a rappelé que l’outil "profilage" serait, pour l’instant, mis en expérimentation.

Il préconise par ailleurs, les mesures suivantes :

- Les CRHSCT doivent se réunir ainsi que le CNHSCT
- Un soutien psychologique délivré par un professionnel doit être àla disposition des agents qui en font la demande, sans avis hiérarchique.
- Les mesures de sécurité doivent être vérifiées dans toutes les agences et les exercices d’évacuation doivent être pratiqués une fois tous les 6 mois.
- Les agents ne doivent pas travailler seuls.
- Un rappel du "droit de retrait" et de la protection fonctionnelle sera effectué.
- Pour les agents sinistrés, les difficultés rencontrées seront traitées au cas par cas (problèmes d’horaires ou financiers dus aux déplacements)

Une fois de plus, aux problèmes sociaux, la réponse faite par le gouvernement et en l’occurrence par l’Agence, est sécuritaire.

L’autisme du gouvernement est avéré par la lettre de G. LARCHER lue en séance par le Directeur Général, qui soutient les agents et l’Agence sans jamais s’interroger sur la cause véritable de ces évènements et qui, ànotre sens, repose sur la mise en Å“uvre des politiques gouvernementales par l’ANPE.

NOUS APPELONS LES AGENTS AINSI QUE LES CHÔMEURS ET LEURS ASSOCIATIONS A S’ORGANISER ENSEMBLE POUR LE RETRAIT DE TOUTES LES MESURES ANTISOCIALES ET A NE PAS TOMBER DANS LE PIEGE DE LA DESESPERANCE INDIVIDUELLE QUI ALIMENTERAIT LES POLITIQUES SECURITAIRES.

Le 1 février 2006

Sud anpe

239 rue de Belleville 75 019 Paris

Tél : 01 42 38 32 88 | sud-anpe@wanadoo.fr

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